Affaire Ghosn Affaire Ghosn: deux Américains extradés sont arrivés au Japon

dv

2.3.2021 - 10:42

La police déploie des feuilles de plastiques après ce qui apparaît être l'arivée de Peter Talor à l'aéroport de Narita.
La police déploie des feuilles de plastiques après ce qui apparaît être l'arivée de Peter Talor à l'aéroport de Narita.
ATS

Deux Américains accusés d'avoir aidé l'ancien patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn à s'enfuir de Tokyo vers le Liban dans des conditions rocambolesques en décembre 2019 ont atterri mardi au Japon, selon des médias nippons. Ils ont été extradés des Etats-Unis.

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Michael Taylor, un ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et son fils Peter avaient été remis la veille à des procureurs japonais venus les chercher aux Etats-Unis.

L'avion de ligne de la compagnie Japan Airlines dans lequel ils sont partis lundi de Boston s'est posé mardi à l'aéroport international de Narita, près de Tokyo, peu après 16h00.

Après un test PCR à leur arrivée, les Taylor devaient être conduits au centre de détention de Kosuge, à Tokyo, la même prison où avait été détenu M. Ghosn pendant 130 jours entre novembre 2018 et avril 2019, selon les médias locaux.

Leur avocat américain Paul Kelly avait parlé lundi d'"un triste jour pour la famille et pour tous ceux qui croient que les vétérans méritent d'être mieux traités par leur propre pays».

Troisième complice recherché

Leur arrivée au Japon n'était pas encore confirmée par les autorités nippones, qui recherchent toujours un troisième complice présumé d'origine libanaise.

Les Taylor avaient été arrêtés en mai 2020 près de Boston par la justice américaine en vertu d'un mandat d'arrêt japonais à leur encontre. Ils étaient ensuite restés détenus car considérés comme présentant un «grand risque de fuite».

Recours balayés

Les deux hommes s'étaient battus jusqu'au bout contre leur extradition, multipliant les recours juridiques jusqu'à la Cour suprême des Etats-Unis, en vain.

Au matin du 31 décembre 2019, le Japon découvrait avec stupeur la fuite au Liban de son plus célèbre inculpé, Carlos Ghosn. Deux jours plus tôt, alors qu'il était en liberté sous caution dans l'attente d'un procès pour malversations financières présumées chez Nissan, le Franco-libano-brésilien avait tranquillement quitté Tokyo pour rejoindre Osaka en train avec deux complices.

M. Ghosn était arrivé à Beyrouth le 30 décembre après une correspondance à Istanbul. Le magnat déchu de l'automobile, qui fait l'objet d'une demande d'arrestation d'Interpol, reste hors d'atteinte de la justice japonaise car le Liban n'extrade pas ses ressortissants. La justice libanaise lui a toutefois interdit de quitter le pays.