France voisine Affaire Péchier : la justice dit agir sans relâche

ATS

6.10.2021 - 19:01

Le procureur de Besançon a assuré mercredi que la justice agissait sans relâche, alors que les avocats de l'anesthésiste Frédéric Péchier, poursuivi pour 24 empoisonnements, ont critiqué les lenteurs de la procédure. M. Péchier a toujours nié ces accusations et a tenté de se suicider.

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Keystone-SDA

«Les investigations dans ce dossier ne sont pas à l'arrêt», a affirmé Etienne Manteaux lors d'une conférence de presse, quelques jours après que le Dr Péchier a tenté de mettre fin à ses jours en se défenestrant, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre.

«Sa tête a heurté le sol, sur un dallage en béton. Polytraumatisé, son pronostic vital était engagé, ce qui n'est plus le cas, mais les médecins ne peuvent se prononcer sur l'évolution de son état et d'éventuelles séquelles», a indiqué le procureur.

Le 21 septembre, l'anesthésiste placé sous contrôle judiciaire dans la Vienne, loin de sa femme et de ses enfants, avait envoyé un message à sa mère, déclarant, selon M. Manteaux : «je veux que cette vie s'arrête, je veux mourir innocent». Sa famille et ses avocats, Mes Jean-Yves Leborgne, Randall Schwerdorffer et Lionel Béthune de Moro, ont dénoncé un dossier «vide» et «à l'arrêt».

«Hautement suspect»

Le procureur a énuméré les multiples actes d'enquête menés dans cette procédure fleuve de «plus de 15'700 cotes», revélant l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire en septembre 2020 sur l'identification d'un «25e cas hautement suspect» après l'exhumation du corps d'un patient.

La mise en examen supplétive du Dr Péchier pour ce 25e cas «devrait être réalisée prochainement», quand son état de santé le permettra, a-t-il précisé.

Le Dr Péchier, 49 ans, a déjà été mis en examen pour un total de 24 empoisonnements présumés de patients, de 2008 à 2016. Neuf d'entre eux étaient décédés.

Démontrer ses talents

Il est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de ces patients, âgés de quatre à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur mais aussi discréditer des collègues de cliniques de Besançon avec lesquels il était en conflit.

L'instruction judiciaire ouverte en février 2017 est au ralenti dans l'attente d'une «contre-expertise médicale absolument déterminante» dont «le retour n'est pas attendu avant mi-2022», a précisé le procureur.

«Il faudra encore que les parties civiles, que M. Péchier et (ses) proches fassent preuve de patience», a-t-il relevé, et «quoi qu'il advienne, les investigations judiciaires se poursuivront jusqu'à leur terme, jusqu'à ce que tous les actes qui apparaissent utiles à la manifestation de la vérité dans ce dossier soient diligentés».