Agression racisteAgression raciste à Dole: prison ferme requise en appel
ATS
7.10.2021 - 20:34
L'avocat général a requis jeudi une peine de trois ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis, devant la Cour d'appel de Besançon (Doubs) à l'encontre d'un automobiliste. Le septuagénaire est accusé d'avoir violemment percuté un père de famille qu'il avait traité de «sale bicot».
07.10.2021, 20:34
07.10.2021, 20:41
ATS
La Cour rendra sa décision le 18 novembre. Reconnu coupable en première instance de «violences volontaires avec arme et injures racistes», l'homme, 72 ans, avait été condamné en juillet à cinq ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis, par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Il avait fait appel.
«Ce dossier, c'est un homme raciste qui fonce sur un homme, maghrébin, pour au mieux le blesser, au pire le tuer», a plaidé Me Jérôme Pichoff, l'avocat de la victime.
Le 21 avril à Dole (Jura), la victime et son épouse sont chez eux lorsqu'ils aperçoivent un homme qui semble prendre des photos de leurs enfants dans le jardin. Suspicieux, le couple cherche à obtenir des explications. Une altercation s'ensuit. La mère filme une partie de la scène glaçante qu'elle diffusera ensuite sur les réseaux sociaux et qui a été visionnée lors du procès.
«Approche sale bicot, (...) tiens amène-toi devant la bagnole», lance le retraité qui remonte ensuite dans sa voiture et semble s'en aller.
Réflexe salvateur
Mais il fait demi-tour et fonce sur la victime, projetée sur le capot alors que le véhicule s'arrête en défonçant la palissade du jardin de la famille où se trouvent les enfants.
«S'il n'est pas mort, s'est parce qu'il a eu le réflexe de sauter sur le capot», a souligné Me Pichoff. La victime se dit encore hanté par la scène : «l'impact, boum, les cris des petits... Moi je me suis envolé sur la voiture».
«Sale bicot», c'est un mot que seuls les racistes structurels peuvent utiliser», a ensuite estimé le magistrat, pour qui l'accusé «est dans une dynamique de violences, dans un contexte détestable». Le septuagénaire n'était pas présent à l'audience pour expliquer son geste.
«Il a été frappé, il s'est senti agressé et empêché de partir», a plaidé son avocat, Me Damien Varlet, appelant la Cour à «ne pas partir en croisade contre le racisme». L'avocat général a également requis une amende avec sursis à l'encontre de la victime pour des «violences légères» lors de l'altercation avec le retraité. Son avocat a demandé la relaxe.