Inondation Aide chaotique en Afrique australe

ATS

22.3.2019 - 20:36

A Beira (est du Mozambique), la deuxième ville du pays, les opérations de reconstruction ont débuté lentement après le passage du cyclone Idai.
A Beira (est du Mozambique), la deuxième ville du pays, les opérations de reconstruction ont débuté lentement après le passage du cyclone Idai.
Source: KEYSTONE/EPA LUSA/TIAGO PETINGA

La distribution de nourriture auprès de milliers de rescapés du cyclone Idai en Afrique australe a débuté de façon chaotique. L'ONU a lancé vendredi un appel aux dons, évoquant un «moment critique» pour l'aide aux sinistrés.

Le cyclone Idai, qui a balayé la semaine dernière le Mozambique puis le Zimbabwe, a fait près de 400 morts et affecté des centaines de milliers de personnes. Nombre d'entre elles ont perdu maisons, récoltes ou encore vêtements. «Le temps presse, on est à un moment critique», a déclaré vendredi la directrice de l'Unicef, Henrietta Fore, arrivée au Mozambique pour constater les dégâts.

Après le déblayage des grands axes et le sauvetage des personnes encore bloquées dans les zones inondées, «la prochaine étape est d'avoir accès à de l'eau potable, parce que ce qui nous attend, ce sont des maladies», a-t-elle mis en garde depuis la ville de Beira (centre), en partie dévastée par le cyclone.

Risques de choléra et de paludisme

Evoquant «des corps décomposés et un manque d'hygiène et d'installations sanitaires», elle a également fait part de son inquiétude quant aux risques de choléra et de paludisme compte tenu de «l'eau stagnante et des moustiques qui arrivent». Mais l'acheminement de l'aide auprès de rescapés affamés se fait de façon chaotique.

A Dondo, dans le centre du Mozambique, des centaines de personnes se sont précipitées jeudi pour recevoir une ration dans une école transformée en camp de déplacés, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les humanitaires reconnaissent être débordés.

«L'étendue du problème est au-delà des moyens de n'importe quel pays ou de n'importe quel gouvernement», a expliqué Gerry Bourke, porte-parole du PAM. «L'étendue et l'échelle des dommages et des souffrances est sidérante. Des dizaines de milliers de familles ont tout perdu», a commenté le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Elhadj As Sy, qui a survolé les zones inondées.

Accompagnement à long terme

«Nous devons réagir rapidement et à grande échelle, et nous préparer à accompagner les populations touchées à plus long terme», a-t-il souligné. Devant l'ampleur des dégâts, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé vendredi dans un communiqué la communauté internationale à multiplier les dons, soulignant la nécessité d'une «solidarité» pour les mois à venir.

L'ONU a déjà dégagé 20 millions de dollars en première aide d'urgence. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a mobilisé ses réserves d'urgence pour distribuer des milliers de tentes, sacs de couchage, ustensiles de cuisine, moustiquaires, lampes solaires...

«Cependant, une bien plus grande aide internationale est nécessaire», a insisté M. Guterres. Une conférence de donateurs est prévue le 11 avril à Beira.

Deuil national

Vendredi, les autorités mozambicaines étaient toujours dans la phase d'évaluation des dégâts, une semaine après le passage d'Idai. Le Premier ministre mozambicain, Carlos Agostinho do Rosario, a fait état d'un nouveau bilan de 293 morts et plus de 300'000 personnes affectées. Des écoles, hôtels, églises ont été réquisitionnés pour être transformés en centre d'hébergement au Mozambique et au Zimbabwe.

Au Zimbabwe, où un deuil national de deux jours a été décrété, des rescapés fouillaient encore dans les décombres ce qui pouvait être sauvé. Près de 200 personnes, dont 30 écoliers, sont toujours portés disparues dans le pays.

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