«J'ai mal géré»Alsace: 23 ans de réclusion pour avoir défenestré sa compagne
ATS
29.11.2023 - 21:03
Un homme a été condamné mercredi à 23 ans de réclusion pour meurtre par concubin par la cour d'assises du Haut-Rhin. Cela pour avoir défenestré sa compagne du huitième étage d'un immeuble en juin 2021 à Colmar.
29.11.2023, 21:03
29.11.2023, 21:40
ATS
«Je regrette énormément d'avoir donné la mort, dans un excès de colère que je ne comprends pas», avait déclaré dans ses derniers mots l'accusé, Thomas Fels, avant que le jury se retire pour délibérer.
Le quinquagénaire a toujours nié avoir voulu tuer sa compagne, mais au cours des trois jours du procès il a avoué avoir «volontairement basculé» Doris Voinson, «sans intention de la lâcher». «C'était juste pour lui faire peur, et j'ai mal géré», a-t-il déclaré.
«Manque glaçant d'empathie»
L'avocate générale Nathalie Kielwasser a souligné le «manque glaçant d'empathie pour la victime» de la part de l'accusé. Elle avait requis 25 ans de réclusion.
Le 3 juin 2021, des voisins avaient vu Thomas Fels faire basculer dans le vide Doris Voinson, 48 ans, avant de lancer en sa direction des canettes de bière. Tombée sur le toit d'une salle de sport, la victime n'avait pas pu être réanimée.
Tous deux sujets à une forte addiction à l'alcool, Thomas Fels et Doris Voinson s'étaient rencontrés, en février 2016, au pavillon psychiatrique de l'hôpital Pasteur de Colmar, après des tentatives de suicide.
Interdiction de contact
Le soir des faits, l'homme était sous le coup d'une interdiction de contact avec sa compagne, après une précédente condamnation, en 2019, pour des faits de violences conjugales. Le couple avait repris contact trois jours avant le drame, et s'était copieusement alcoolisé: les analyses ont révélé des taux de 2,5 grammes d'alcool par litre de sang pour lui, 2,77 pour elle.
L'accusé avait dans un premier temps plaidé l'accident."Ce n'est pas un accident, mais un meurtre», avait martelé Estelle Huber, avocate de l'unique partie civile, le jeune fils de Doris Voinson.
La cour d'assises du Haut-Rhin n'a pas requalifié les faits en «violences volontaires ayant donné la mort sans intention de la donner» (20 ans encourus au lieu de la perpétuité), et a condamné Thomas Fels pour «homicide volontaire par concubin» à 23 ans de réclusion criminelle. Une peine à la hauteur de la «sanction juste» attendue par la partie civile.