InterlakenMari assassiné: une ancienne boxeuse risque 18 ans de prison
hn, ats
7.12.2022 - 17:13
Le Parquet a requis une peine de 18 ans et six mois de réclusion pour assassinat mercredi contre une ancienne boxeuse professionnelle accusée d'avoir tué son mari, un restaurateur d'Interlaken (BE), à l'automne 2020. La défense a plaidé l'acquittement.
Keystone-SDA, hn, ats
07.12.2022, 17:13
07.12.2022, 17:15
ATS
L'accusée, d'origine brésilienne et âgée aujourd'hui de 36 ans, et la victime étaient mariées depuis neuf mois lorsque l'assassinat a été commis, à coups de batte de baseball. Le fils de l'accusée, âgé de neuf ans au moment des faits, a évoqué les problèmes du couple devant le tribunal régional à Thoune.
Initialement, a relevé de son côté la procureure, l'épouse comme le mari souhaitaient avoir un enfant. Puis l'homme, âgé d'une soixantaine d'années, est revenu sur ce choix, une décision que l'épouse n'aurait pas acceptée.
La jeune femme, décrite comme jalouse, n'aurait de surcroît pas apprécié que son mari se montre attendri par le bébé d'un neveu. Elle aurait en outre, peu avant l'acte fatal, fait des avances à un ex-petit ami, a déclaré la procureure dans son réquisitoire.
«L'oeuvre d'un tiers»
La jeune femme a rejeté les accusations. Elle a affirmé qu'une tierce personne avait tué son mari. Pour la procureure au contraire, tout accable la jeune femme: les traces d'ADN sur le téléphone portable de la victime, les traces de sang sur les chaussures de l'accusée, un repérage le soir du crime: les preuves seraient accablantes.
La défense a décrit de son côté l'accusée comme une femme chaleureuse, pleine de tempérament et ambitieuse, qui a travaillé dur pour atteindre ses objectifs. Elle a été championne du monde de boxe et dirigeait un club de boxe à Interlaken, tout en travaillant dans le restaurant de son époux.
Aux yeux de la défense, l'enquête n'a pas été menée correctement. La police, dès le début, serait partie de l'idée que la jeune femme serait la coupable. Aucune piste alternative n'aurait été creusée.
Corticoïdes
La défense a parlé de «types louches» qui se seraient trouvés dans le restaurant au moment des faits et de différends d'ordre professionnel, des éléments qu'il aurait fallu approfondir.
Elle a aussi mis en doute les déclarations du témoin affirmant avoir vu la voiture de l'accusée la nuit du crime. L'homme, mécanicien dans un garage, aurait eu un litige professionnel avec la victime et se serait évertué à accuser la jeune femme. Celle-ci, le soir du crime, se trouvait à la maison et regardait un film, ce qui a été démontré, a fait valoir la défense, pour qui tout le reste ne serait «que spéculation».
Selon la défense, l'accusée n'aurait pas eu le temps de quitter son domicile pour se rendre à Interlaken tuer son mari puis retourner chez elle. La chronologie des événements évoquée par l'accusation ne tient pas debout, toujours aux yeux de la défense.
Celle-ci a aussi relevé que la femme prenait à l'époque des corticoïdes en raison de douleurs à l'épaule et n'aurait pas été capable d'asséner les coups de batte de baseball fatals relatés par les enquêteurs.
La défense a plaidé l'acquittement, «dans le doute», et demandé des dommages-intérêts à hauteur de 152'000 francs.
L'accusation, outre une peine de 18 ans et demi de réclusion, a demandé l'expulsion de Suisse de la jeune femme pour une durée de 14 ans.