Paris Un mort et deux blessés dans une attaque au couteau et au marteau

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3.12.2023 - 08:52

Un Allemand a été tué et deux autres personnes ont été blessées samedi soir dans une agression au couteau et au marteau près de la tour Eiffel à Paris. L'attaque a été perpétrée par un Français, connu pour islamisme radical et des troubles psychiatriques.

L'assaillant aurait dit aux policiers l'ayant interpellé qu'il «ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine» et que la France serait «complice de ce que faisait Israël» là-bas.
L'assaillant aurait dit aux policiers l'ayant interpellé qu'il «ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine» et que la France serait «complice de ce que faisait Israël» là-bas.
IMAGO/ABACAPRESS

Keystone-SDA, ro

L'assaillant de 26 ans a été interpellé peu après les faits et placé en garde à vue. Il s'est attaqué à coups de couteau à un touriste de nationalité allemande né en 1999 et s'en est pris à deux autres personnes à coups de marteau, à proximité du pont de Bir Hakeim, enjambant la Seine.

Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. L'agresseur a crié «Allah Akbar» au moment des faits, selon une source policière.

La France «complice» d'Israël

Il aurait dit aux policiers l'ayant interpellé qu'il «ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine» et aurait déclaré qu'il «en voulait» pour «ce qui se passait à Gaza» et que la France serait «complice de ce que faisait Israël» là-bas, a précisé le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin.

Les enquêteurs vont se pencher sur le suivi médical de l'auteur, un homme au «profil très instable, très influençable», selon une source sécuritaire. Cet homme avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d'action violente à La Défense, à l'ouest de Paris. Il avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement et était sorti après quatre ans de détention.

Le suspect, qui vivait chez ses parents en Essonne, a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé à l'AFP des sources policières et sécuritaires. Dans la vidéo, l'assaillant évoque «l'actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents», a détaillé la source sécuritaire.

A ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand elle a été tournée, mais elle a été postée en ligne «concomitamment» au passage à l'acte, selon cette source.

Sauvée par un chauffeur de taxi

«L'attaque s'est passée peu après 21h00 entre le quai de Grenelle et Bir Hakeim. L'assaillant s'en est pris à un couple de touristes», a rapporté le ministre de l'intérieur. «L'homme est décédé sous les coups de couteau» et l'attaquant «s'en est pris à la femme de ce touriste allemand», mais elle a eu la vie sauve «grâce à un chauffeur de taxi qui a vu la scène».

L'assaillant a alors traversé le pont. Poursuivi par les policiers, il a manifestement agressé deux autres personnes dont la vie n'est pas en danger: une personne serait blessée d'un coup de marteau au niveau de l'oeil et une autre serait particulièrement «choquée», selon le récit de Gérald Darmanin.

Les deux blessés sont un Français, âgé d'une soixantaine d'années, et un touriste étranger, a-t-il précisé. La nationalité de ce dernier n'a pas été précisée à ce stade.

Joseph S., 37 ans, manager en grande surface, a assisté à la scène, installé dans un bar en face du pont. Il a entendu des cris et des gens crier «au secours, au secours» et qui couraient. Il décrit un homme «avec un marteau dans la main» qui agresse un homme. Toujours selon ce témoin, en «5 à 10 minutes», la police est arrivée.

«Nous ne céderons rien»

«J'adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches du ressortissant allemand décédé ce soir lors de l'attaque terroriste survenue à Paris et pense avec émotion aux personnes actuellement blessées et prises en charge», a écrit le président français Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter).

«Nous ne céderons rien face au terrorisme», a pour sa part affirmé la première ministre française Elisabeth Borne sur X. «Mes pensées vont à la victime, aux blessés et à leurs proches. Je salue le courage et le professionnalisme de nos forces de l'ordre et nos services de secours mobilisés», a-t-elle encore écrit.

L'attaque survient moins de deux mois après celle d'Arras qui a coûté la vie à un enseignant et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal «urgence attentat».