Inde Attentat meurtrier au Cachemire indien

ATS

14.2.2019 - 21:17

Des paramilitaires indiens patrouillent sur le site de l'attentat.
Des paramilitaires indiens patrouillent sur le site de l'attentat.
Source: KEYSTONE/AP/DAR YASIN

Une quarantaine de membres des forces indiennes au Cachemire indien ont été tués jeudi dans une attaque contre un convoi près de Srinagar. Cet attentat, revendiqué par un groupe islamiste basé au Pakistan, est le plus meurtrier depuis 2002.

Cet attentat-suicide visait un convoi de 78 véhicules transportant quelque 2500 membres de la Central Reserve Police Force (CRPF), une force paramilitaire. Une camionnette bourrée d'explosifs a explosé près du convoi de bus. «L'explosion a été puissante», a expliqué à l'AFP le porte-parole de la CRPF Sanjay Kumar.

Selon la police, 37 membres des forces indiennes ont été tuées dans cette attaque. L'agence Press Trust of India (PTI) a affirmé de son côté que l'attentat avait fait plus de 39 morts parmi les membres de la CRPF, qui revenaient d'une permission.

«Attaque odieuse»

Le Premier ministre indien Narendra Modi a dénoncé une «attaque odieuse». «Le sacrifice de nos braves membres des forces de sécurité ne sera pas vain», a-t-il ajouté sur Twitter.

Le groupe islamiste Jaish-e-Mohammed, basé au Pakistan, a revendiqué l'attentat. Un porte-parole du groupe a déclaré à une agence locale que «l'attaque-suicide» avait été commise par Aadil Ahmad, alias Waqas Commando, un militant bien connu de la région.

Un attentat suicide au véhicule piégé qui avait fait 40 morts dont les trois auteurs de l'attaque en 2001 avait été également été commis par Jaish-e-Mohammed. La cible était le parlement local à Srinagar.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a condamné «l'attaque ignoble qui vient de frapper l'Inde». L'ambassadeur américain en Inde, Kenneth Juster, a lui aussi «condamné fermement cette attaque terroriste», sur Twitter.

L'attaque, qui s'est produite sur une autoroute à une vingtaine de kilomètres de Srinagar, est la plus meurtrière au Cachemire indien depuis 2002.

Mis en cause, Islamabad dément

Le ministère indien des affaires étrangères a immédiatement mis en cause le Pakistan dans un communiqué: «Cet acte ignoble et haineux a été commis par Jaish-e-Mohammed, une organisation terroriste basée au Pakistan et soutenue par lui».

«L'Inde a la ferme intention de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver sa sécurité nationale», a-t-il averti. «Nous exigeons du Pakistan qu'il cesse de soutenir les terroristes et les groupes terroristes qui opèrent depuis son territoire».

Le Pakistan a aussitôt rejeté toute implication. «Nous rejetons fermement toute insinuation par des éléments des médias et du gouvernement indiens qui tentent de relier l'attaque au Pakistan sans qu'il y ait eu enquête», a déclaré le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

Après l'attentat, des centaines de membres des forces gouvernementales ont encerclé quinze villages voisins et commencé à fouiller maison par maison, selon un responsable de la police et des témoins.

Région divisée

Le Cachemire est revendiqué aussi bien par l'Inde que le Pakistan depuis la fin de la colonisation britannique en 1947. Les forces indiennes dans la partie sous contrôle de New Delhi sont estimées au total à quelque 500'000 hommes.

Une insurrection séparatiste meurtrière déstabilise le Cachemire indien depuis 1989. L'Inde accuse le Pakistan de soutenir en sous-main les infiltrations et la rébellion armée, ce qu'Islamabad a toujours démenti.

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