Attentat-suicideExplosion dans une cathédrale en Indonésie: 20 blessés
ATS
28.3.2021 - 16:30
Un attentat-suicide a visé dimanche la cathédrale de Makassar, dans l'est de l'Indonésie, après la messe des Rameaux. L'attaque a fait au moins 20 blessés. Le président Joko Widodo a dénoncé un «acte de terreur».
Keystone-SDA
28.03.2021, 16:30
28.03.2021, 17:58
ATS
«Le terrorisme est un crime contre l'humanité», a déclaré le chef de l'Etat. «J'appelle tout le monde à se battre contre le terrorisme et le radicalisme, qui sont contraires aux valeurs religieuses.» Par le passé, les églises ont déjà été la cible d'extrémistes dans ce pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.
«L'attaque était bien un attentat-suicide», a confirmé le ministre coordinateur de la Sécurité Mahfud MD. Selon les autorités, les deux assaillants ont été tués alors qu'ils pénétraient à moto dans l'enceinte de l'église de la ville de Makassar, sur l'île de Sulawesi (Célèbes).
Assaillants à moto
La puissante déflagration s'est produite vers 10h30 (05h30 suisses). «Deux personnes circulaient à moto quand l'explosion s'est produite au principal portail de l'église, les assaillants tentaient d'entrer dans le périmètre de l'église», a précisé le porte-parole de la police nationale Argo Yuwono.
La police a affirmé qu'un agent de sécurité avait tenté d'empêcher la moto d'entrer dans le périmètre de la cathédrale du Sacré-Coeur-de-Jésus, siège de l'archidiocèse de Makassar, juste avant la déflagration.
«Il y a beaucoup de lambeaux de corps humains près de l'église et aussi dans la rue», a déclaré de son côté Mohammad Ramdhan, le maire de cette ville portuaire de 1,5 million d'habitants.
Prières du pape
Un témoin a de son côté parlé d'une explosion «très forte». «Il y avait plusieurs personnes blessées dans la rue. J'ai aidé une femme qui était blessée et couverte de sang», a déclaré un autre témoin. «Son petit-fils était également blessé.»
Le dimanche des Rameaux marque le début de la Semaine Sainte conduisant à Pâques, selon la tradition chrétienne. «Nous avions terminé la messe et les gens rentraient chez eux quand cela s'est produit», a déclaré aux journalistes le prêtre Wilhelmus Tulak.
Le pape François a dit prier pour toutes les victimes de violence, «en particulier celles de l'attentat de ce matin en Indonésie devant la cathédrale de Makassar».
De nombreux véhicules étaient endommagés près du complexe de la cathédrale, autour duquel la police établissait un cordon de sécurité, selon un photographe de l"AFP sur place.
Tolérance mise à l'épreuve
La tradition de tolérance de l'Indonésie a été mise à l'épreuve ces dernières années par le développement de courants islamiques conservateurs, voire extrémistes. Les minorités religieuses, chrétiennes mais aussi bouddhistes et hindoues, s'inquiètent pour la coexistence religieuse.
Plus de 200 personnes avaient péri en 2002 dans des attentats sur l'île de Bali, qui ont été attribués à l'organisation islamiste indonésienne Jemaah Islamiyah (JI).
En mai 2018, une famille de six personnes, dont quatre enfants, avait déclenché des bombes contre trois églises de Surabaya, la deuxième ville du pays, tuant plus d'une dizaine de fidèles. Le même jour une deuxième famille avait actionné, apparemment par accident, une bombe dans un appartement et le jour suivant une troisième avait commis une attaque-suicide contre un poste de police.
Ces attentats avaient fait au total 15 victimes et 13 morts chez les assaillants, dont cinq enfants. Ils étaient les plus meurtriers en plus d'une décennie dans l'archipel.
Les trois familles radicalisées étaient liées au mouvement radical Jamaah Ansharut Daulah (JAD), qui soutient le groupe Etat islamique (EI) et les attaques avaient été revendiquées par l'EI.