Des femmes pakistanaises manifestent leur joie, le 13 mai 2018 à Lahore, en défilant sur leurs nouvelles mobylettes.
La ville de Lahore a offert 3.000 mobylettes aux femmes de la ville qui défilaient le 13 mai pour manifester leur joie.
Au Pakistan, des femmes s'émancipent en deux-roues
Des femmes pakistanaises manifestent leur joie, le 13 mai 2018 à Lahore, en défilant sur leurs nouvelles mobylettes.
La ville de Lahore a offert 3.000 mobylettes aux femmes de la ville qui défilaient le 13 mai pour manifester leur joie.
Fièrement campées sur leurs mobylettes roses toutes neuves, un groupe de Pakistanaises se lance sur la route. Elles sont les dernières recrues d'une campagne destinée à aider les femmes à briser les tabous conservateurs qui les tiennent éloignées des deux-roues.
S'il n'est pas rare de voir des femmes sur des motos au Pakistan, c'est généralement à l'arrière, périlleusement assises en amazone accrochées à un conducteur mâle, avec souvent plusieurs enfants entre eux.
Une femme conduisant son propre deux-roues reste à l'inverse un tabou dans ce pays musulman très conservateur.
Mais le gouvernement de la province du Pendjab (centre) tente depuis deux ans de pousser des femmes à se lancer dans le cadre d'une campagne baptisée "women on wheels" (femmes sur roues). De nombreuses femmes ont ainsi été formées à conduire des deux-roues. La campagne vise aussi à dénoncer les violences sexistes et le harcèlement de rue.
Selon de récentes études, environ 75% des Pakistanaises restent à l'écart du marché du travail, essentiellement en raison de difficultés à se déplacer.
"Le but est globalement de faciliter la mobilité des femmes car leur indépendance et leur émancipation économiques en dépendent", souligne Salman Sufi, directeur du département de réformes stratégiques dans l'administration du Pendjab.
"Donc nous offrons 3.000 motocyclettes, nous avons formé 3.500 femmes dans tout le Pendjab et ceci va continuer jusqu'à ce que nous parvenions à notre objectif de 10.000 ou davantage", a-t-il ajouté.
Plusieurs dizaines de ces néo-conductrices se sont lancées dimanche sur les routes de Lahore.
"Nous devenons indépendantes", s'est réjouie l'une d'elle, Nageena Waseem, soulignant que cette nouvelle pratique leur permettrait de faire "tout ce que nous voulons". "Autrement, nous dépendions d'une autre personne", note-t-elle.
"Aujourd'hui est une bonne journée pour nous", renchérit une autre conductrice, Tallat Shaheen. "Le but est de rassembler ces filles (...) pour qu'elles puissent être indépendantes et se sentir confiantes et se déplacer et aller travailler au côté des hommes"'.
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