France Projet déjoué d'attentat: avoirs iraniens gelés par la France

ATS

2.10.2018 - 15:53

"Cet acte d’une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse", écrivent les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de l'Economie, respectivement Gérard Collomb (photo), Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire dans un communiqué commun (archives).
"Cet acte d’une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse", écrivent les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de l'Economie, respectivement Gérard Collomb (photo), Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire dans un communiqué commun (archives).
Source: KEYSTONE/AP/MICHEL EULER

La France a gelé pour six mois les avoirs sur son sol de la direction du ministère iranien du Renseignement et de deux Iraniens, ont annoncé les autorités. Cette mesure est liée à un projet déjoué d'attentat contre l'opposition iranienne près de Paris en juin.

"Une tentative d'attentat a été déjouée à Villepinte le 30 juin dernier. Cet acte d'une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse", ont indiqué dans un communiqué commun les ministres français de l'Intérieur, des Affaires étrangères ainsi que de l'Économie et des Finances.

"Sans préjudice des résultats de l'action pénale entreprise contre les initiateurs, les auteurs et les complices de ce projet d'attentat, la France a pris des mesures préventives ciblées et proportionnées sous la forme de l'adoption des mesures nationales de gels des avoirs de M. Assadollah Assadi et de M. Saeid Hashemi Moghadam, ressortissants iraniens, ainsi que de la Direction de la Sécurité intérieure du Ministère du Renseignement iranien" est-il indiqué dans un communiqué officiel.

Assadollah Assadi, 46 ans, est un diplomate iranien interpellé en Allemagne, soupçonné d'être impliqué dans le projet d'attentat à Villepinte contre un rassemblement d'un groupe d'opposition iranienne en France, les Moudjahidine du peuple (MEK).

Téhéran dément

Le ministère du Renseignement iranien a "commandité" le projet d'attentat contre un rassemblement d'opposants à Villepinte, a peu après déclaré mardi une source diplomatique française. "La direction des opérations du ministère du Renseignement l'a commandité", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat.

Téhéran a démenti les accusations françaises. "Une fois encore, nous démentons avec véhémence ces accusations, nous condamnons l'arrestation de ce diplomate et nous appelons à sa libération immédiate", déclare le porte-parole des Affaires étrangères iranien Bahram Ghassemi dans un communiqué transmis à la presse.

Publication d'un arrêté

Le gel des avoirs est entré en vigueur mardi avec la publication au Journal officiel français d'un arrêté des ministères de l'Intérieur ainsi que de l'Économie et des finances.

Les "fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés par M. Assadollah Assadi, né le 22 décembre 1971 à Téhéran (Iran), par M. Saied Hashemi Moghadam, né le 6 août 1962 à Téhéran (Iran)" ainsi que par la direction concernée du ministère iranien du Renseignement font "l'objet d'une mesure de gel des avoirs pour une durée de six mois", est-il indiqué dans l'arrêté.

Prévention du terrorisme

Dans un arrêté séparé, ces deux ministères ont pris une mesure similaire à l'encontre du Centre Zahra France, l'un des principaux centres chiites d'Europe, et de trois autres associations hébergées par le centre Zahra France. Ce dernier a été visé mardi matin par une opération de "prévention du terrorisme" menée dans le nord de la France par quelque 200 policiers, selon une source proche du dossier.

Ces associations sont soupçonnées par les autorités françaises de légitimer le djihad et de faire l'apologie du mouvement islamiste palestinien Hamas ou du Hezbollah chiite libanais, des organisations soutenues par l'Iran, selon cette source.

A la suite de l'opération visant le siège du Centre Zahra France et les domiciles de ses principaux dirigeants, à Grande-Synthe (nord de la France), trois personnes ont été placées en garde à vue, notamment pour détention illégale d'arme à feu, a-t-on encore précisé de même source.

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