Brésil Barrage minier au Brésil: peu d'espoir

ATS

26.1.2019 - 21:44

La rupture d'un barrage du géant minier a fait au moins 34 morts vendredi au Brésil. Le bilan pourrait considérablement s'alourdir, les chances de retrouver des survivants parmi les 300 personnes encore disparues, étant "minimes".

"La police, les pompiers et les militaires ont tout fait pour tenter de secourir d'éventuels survivants, mais nous savons qu'à partir de maintenant (...) nous ne trouverons probablement que des corps", a déclaré le gouverneur de l'État du Minas Gerais, où une tragédie similaire avait fait 19 morts en 2015.

La rupture d'un barrage du complexe minier de Córrego do Feijão, qui en compte trois au total, a eu lieu en début d'après-midi à Brumadinho, une commune de 39'000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais.

Cantine engloutie par la boue

Une véritable marée de boue de couleur marron aux reflets grisâtres recouvrait d'immenses surfaces de végétation. De nombreuses maisons ont été détruites, a constaté un photographe de l'AFP, qui a survolé la zone. "La plupart des personnes touchées sont nos employés", a affirmé le directeur de Vale, Fabio Schvartsman.

"Nous ne connaissons pas encore le nombre des victimes, mais nous savons qu'il sera élevé", a-t-il ajouté. Il a précisé que la cantine avait été engloutie par la coulée de boue à l'heure du déjeuner.

"La tragédie environnementale devrait être moindre que celle de 2015, mais la tragédie humaine bien plus importante", a conclu le dirigeant, dont l'entreprise était également impliquée dans le drame d'il y a trois ans et deux mois.

À Brumadinho, de nombreux proches de salariés de la mine attendaient des nouvelles avec anxiété et ne cachaient pas leur révolte face au peu d'informations obtenues auprès des autorités.

Bolsonaro sur place samedi

Selon le gouvernement du Minas Gerais, une centaine de pompiers ont été mobilisés et plusieurs dizaines hélicoptères ont été utilisés pour les secours.

Le président Jair Bolsonaro a affirmé qu'il se rendrait au Minas Gerais samedi pour survoler la zone du désastre dans la matinée. "Nous allons constater les dégâts pour prendre toutes les mesures nécessaires pour atténuer la souffrance des familles de possibles victimes, ainsi que les problèmes environnementaux", a affirmé le chef de l'État lors d'un point presse à Brasilia.

Les autorités brésiliennes ont infligé une amende de 250 millions de réais (environ 58 millions d'euros) au géant minier Vale, responsable du barrage. Le ministère de l'Environnement a annoncé qu'une amende avait été infligée à Vale. Le montant a ensuite été confirmé à l'AFP par une source gouvernementale.

En novembre 2015, la rupture du barrage de Samarco, une copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP, avait fait 19 morts et provoqué un drame écologique sans précédent au Brésil, près de Mariana, à environ 150 km de Belo Horizonte.

"C'est incroyable que trois ans et deux mois après Mariana, un autre accident avec les mêmes caractéristiques ait lieu dans la même région", s'est insurgé Greenpeace dans un communiqué.

À l'époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par un tsunami de boue, qui avait traversé deux États brésiliens et s'était répandu sur 650 kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce.

"Aucun défaut"

"En septembre 2018, TÜV SÜD a effectué une inspection du barrage pour le compte de l'entreprise brésilienne Vale. En l'état actuel de nos connaissances, aucun défaut n'a été constaté", a déclaré un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Il a précisé qu'en raison de l'enquête en cours, l'entreprise n'était pas en mesure "de fournir d'autres informations". Cependant, TÜV SÜD se tient à la disposition des autorités brésiliennes pour leur fournir "tous les documents nécessaires".

Le barrage faisait 86 mètres de haut et pouvait contenir jusqu'à 12 millions de mètres cubes de résidus miniers, d'après les données de son exploitant, Vale. Les causes de la catastrophe n'ont toujours pas été établies.

Le PDG de l'entreprise brésilienne, Fábio Schvartsman, a indiqué vendredi soir que le barrage, dernièrement inspecté le 10 janvier, avait préalablement été vérifié par TÜV SÜD en septembre 2018.

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