Bern Ballet Danseuse harcelée – responsable licencié

hn, ats

26.10.2022 - 17:24

Le responsable des répétitions du Bern Ballet a dépassé les limites lors de soirées de premières, a dit la direction des Bühnen Bern (les scènes de Berne), l'organisation qui chapeaute l'opéra, le théâtre, le ballet et l'Orchestre symphonique de la Ville fédérale, mercredi après la clôture d'une enquête. L'homme a été licencié début octobre.

L'établissement multidisciplinaire s'est donc vu critiquer pour sa mauvaise communication. Plusieurs médias lui ont reproché de ne réagir que sous la pression du public et de vouloir tout garder sous le tapis. (archives)
L'établissement multidisciplinaire s'est donc vu critiquer pour sa mauvaise communication. Plusieurs médias lui ont reproché de ne réagir que sous la pression du public et de vouloir tout garder sous le tapis. (archives)
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Keystone-SDA, hn, ats

Le responsable des répétitions avait déjà été averti auparavant par les scènes bernoises pour harcèlement sexuel verbal. Les investigations menées à l'époque n'avaient pas révélé de faits suffisants pour justifier son licenciement immédiat, a déclaré Nadine Borter, présidente du conseil de fondation des Bühnen Bern.

Un expert externe avait recommandé d'adresser «au moins un avertissement» à l'homme, qui a par ailleurs fourni un très bon travail, a expliqué l'avocate, qui a mené l'enquête sur le cas.

Licenciement non adéquat

La formulation était volontairement ouverte, car l'employeur devait prendre en compte l'ensemble des rapports de travail de la personne concernée et décider en évaluant l'ensemble des éléments.

Les scènes de Berne en sont restées à l'avertissement et ont réintégré l'homme après la pause estivale 2021. Un licenciement à ce moment-là n'aurait pas été proportionnel, ont souligné Nadine Borter et le directeur artistique Florian Scholz mercredi devant les médias à Berne.

Le responsable des répétitions a été prié de formuler ses instructions sans référence sexuelle et avec un choix de mots approprié. Lors des entretiens, l'homme ne devait pas aborder de sujets sexuels et faire preuve de retenue en ce qui concerne la proximité physique.

Confiance détruite

En septembre, de nouveaux reproches ont été formulés à l'encontre de cette personne, dont les scènes de Berne ont pris connaissance par les médias. Une collaboratrice était concernée. La maison a ouvert une nouvelle enquête. Dans le cadre de cette nouvelle enquête, il a été décidé de licencier l'homme sans préavis.

Une danseuse était concernée par ce nouveau comportement inadéquat. Les incidents se seraient produits lors de soirées de première. Deux autres membres de la troupe ont en été témoin.

«La confiance a été rompue», a déclaré le directeur artistique Florian Scholz devant les médias. Il a qualifié d'"amer» le fait que les mesures de prévention existantes n'aient pas suffi à empêcher de nouveaux incidents.

Et la directrice du Bern Ballet Isabelle Bischof d'ajouter: «En tant que directrice et femme, je suis particulièrement touchée par le fait qu'une collaboratrice de notre équipe ait été exposée à des agressions».

Pour elle, il est clair que quelque chose doit changer dans les structures. Les scènes de Berne annoncent qu'elles vont examiner tous les aspects de la culture d'entreprise et travailler sur des mesures préventives pour protéger tous les collaborateurs. La compagnie de danse, y compris sa direction, a entamé un processus d'encadrement et de supervision.

Les scènes de Berne veulent également mieux communiquer à l'avenir avec les organismes de financement.

Le grand silence

Bien que Les scènes de Berne aient été au courant des incidents dès 2021, le public a été informé par un article de presse paru dans l'hebdomadaire allemand «Die Zeit». La maison n'avait pas non plus dit à ses responsables financiers qu'elle n'avait fait qu'avertir le chef de répétition en 2021 avant de le réintégrer. Et lorsque l'homme a été licencié début octobre, seul un article de presse du magazine en ligne «Die Hauptstadt» a rendu l'information publique.

L'établissement multidisciplinaire s'est donc vu critiquer pour sa mauvaise communication. Plusieurs médias lui ont reproché de ne réagir que sous la pression du public et de vouloir tout garder sous le tapis.

Comme précédemment, Nadine Borter a justifié le comportement des scènes de Berne par la protection de la personnalité de toutes les personnes concernées. «De tels cas sont complexes: tout n'est pas noir ou blanc», a-t-elle poursuivi. Il s'agit de protéger toutes les parties. Après coup, elle a tout de même qualifié d'erreur le fait de ne pas avoir informé les responsables du financement.

Les scènes de Berne reçoivent environ 39 millions de francs par an de subvention, notamment de la ville et du canton de Berne.