Besançon Malgré les preuves et témoignages, Zepeda ne cède rien

js

5.4.2022 - 15:39

Malgré les cris d'épouvante, les images d'un rôdeur qui pourrait être lui et sa jalousie maladive, Nicolas Zepeda, jugé à Besançon pour l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, a continué jeudi de contester les éléments qui l'accablent.

L'accusé encourt la la réclusion criminelle à perpétuité (photo symbolique).
L'accusé encourt la la réclusion criminelle à perpétuité (photo symbolique).
ATS

Keystone-SDA, js

«Je ne suis pas cette personne-là», a déclaré le Chilien de 31 ans dès la reprise de son interrogatoire devant la cour d'assises du Doubs. Le président de la cour confrontait à deux témoignages d'étudiantes entendues la veille et qui l'avaient formellement identifié comme celui qui se dissimulait dans la cuisine commune de la résidence universitaire de Besançon où logeait Narumi Kurosaki.

L'épisode s'était produit quelques jours avant les retrouvailles le 4 décembre 2016 de l'étudiante japonaise et de son ex-petit ami, qui avaient eu une relation en 2015 au Japon. Narumi avait ensuite disparu et son corps n'a jamais été retrouvé. «La première fois que j'entre dans ce bâtiment, c'est avec Narumi», a-t-il maintenu.

Quelques larmes

Nicolas Zepeda laisse rarement poindre des signes d'émotion: il avait écrasé quelques larmes le premier jour face aux témoignages affectueux de ses parents venus du Chili. Jeudi, il a de nouveau pleuré en évoquant sa rencontre avec Narumi Kurosaki le 4 décembre, sur le parking de sa résidence. «Elle était surprise et contente; j'ai compris qu'on avait des choses à se dire», a-t-il déclaré.

Quand il s'explique sur les éléments qui l'accablent, Nicolas Zepeda retrouve son assurance. D'une voix claire et ferme, il répond, impassible, mais avec force circonvolutions.

La cour a examiné vendredi ses relevés téléphoniques ainsi que les données de géolocalisation qui, selon l'accusation, signent un piratage des réseaux sociaux utilisés par Narumi Kurosaki afin de convaincre ses proches qu'elle était toujours vivante après le 4 décembre.

«Cris stridents»

Lundi, plusieurs étudiants qui occupaient des chambres proches de celle de Narumi Kurosaki ont décrit les «cris stridents» et le «râle» qui les avaient réveillés dans cette nuit du 4 au 5 décembre 2016, que Nicolas Zepeda reconnaît avoir passée avec Narumi. L'accusé a rétorqué qu'il dormait et n'avait rien entendu.

Des images de vidéosurveillance de l'arrière du bâtiment ont également révélé la présence d'un même individu, portant cagoule et blouson noir, qui était passé début décembre à treize reprises et avait pris des photos, apparemment de la fenêtre de la chambre de Narumi Kurosaki.

«Ce n'est pas moi», a réaffirmé l'accusé alors que la géolocalisation de sa voiture et des témoins visuels attestent qu'il se trouvait sur place. «J'ai passé beaucoup de temps sur le campus, parce que c'est un endroit confortable», a-t-il avancé.

Autre question sans réponse: pourquoi s'est-il arrêté, avant et après son passage à Besançon, dans une zone boisée de la région où, selon l'accusation, il se serait débarrassé du corps? Son procès doit se poursuivre jusqu'au 12 avril.