BirmanieL'armée tire sur des soignants lors d'une manifestation, un mort
ATS
15.4.2021 - 12:37
Keystone-SDA
15.04.2021, 12:37
15.04.2021, 12:50
ATS
L'armée en Birmanie a tiré jeudi sur une manifestation de personnels médicaux à Mandalay. Elle a tué un passant et fait deux blessés, a-t-on appris auprès d'un médecin.
Le coup d'Etat d'une junte militaire le 1er février, qui a renversé le gouvernement de la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, a fait descendre dans la rue des milliers de Birmans et entraîné des grèves paralysant de nombreux secteurs de l'économie, dont le secteur médical.
Les généraux répriment de plus en plus durement le mouvement pro-démocratie. Plus de 700 personnes ont été tuées et plus de 3000 arrêtées.
A Mandalay (centre), la deuxième ville du pays, une manifestation de soignants a été prise pour cible par l'armée, contraignant les protestataires à se réfugier dans une mosquée proche.
«Ils tiraient partout... Ils visaient le bâtiment de la mosquée parce que des gens à l'intérieur cachaient les manifestants», a déclaré un témoin sous le couvert de l'anonymat, pour des raisons de sécurité.
Un homme de 30 ans habitant près de la mosquée a été tué et deux autres personnes ont été blessées, a indiqué un médecin qui a soigné les blessés. «L'homme qui est mort a été touché par une balle dans le dos», a-t-il ajouté.
Le secteur médical très impliqué
Selon un médecin qui participait à la manifestation, six infirmières et médecins ont par ailleurs été arrêtés. «On a aussi perdu le contact avec certains membres de l'équipe médicale», a-t-il dit.
Les personnels du secteur médical sont parmi les plus investis dans le mouvement de désobéissance civile. Depuis des semaines, ils refusent de retourner travailler avec une junte au pouvoir.
Des fonctionnaires et employés d'autres secteurs leur ont emboîté le pas, mettant à l'arrêt les activités dans les banques, écoles, chemins de fer...
La junte tente de forcer les gens à reprendre le travail. Selon un média d'Etat jeudi, au moins 20 médecins participant au mouvement de contestation seront poursuivis pour tentative de «détérioration de la paix et de la stabilité».