Député brésilienIl se barricade au Parlement, puis accepte le bracelet électronique
AFP
31.3.2022 - 07:24
Un député bolsonariste accusé d'avoir porté atteinte à la démocratie a accepté mercredi d'être équipé d'un bracelet électronique après s'être retranché dans la Chambre des députés pour échapper à cette mesure imposée par la Cour suprême.
31.03.2022, 07:24
AFP
Daniel Silveira, ancien policier et député d'extrême droite de Rio de Janeiro, a dormi dans la chambre (des députés) mardi soir après que l'un des juges de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, a ordonné qu'il soit placé sous surveillance électronique.
La vote-face de M. Silveira est intervenue après qu'il s'est vu imposer de nouvelles sanctions par M. de Moraes, notamment le blocage de ses avoirs et une amende quotidienne de 15.000 reais (environ 2.800 euros) pour non-conformité.
«Je vais mettre le bracelet électronique à la cheville... Je vais aller à mon appartement pour dormir et attendre que (la police) vienne me voir», a déclaré Silveira à la radio Jovem Pan avant de quitter le Congrès.
Le député avait été arrêté en février l'an dernier après avoir mis en ligne une vidéo truffée d'insultes et de termes orduriers à l'égard des juges de la Cour suprême, à qui il souhaitait notamment d'être «tabassés dans la rue».
Son matelas sous le bras
«La Chambre réunie en plénière est inviolable, un député y est souverain», avait-il assuré mardi à la presse, qui l'avait photographié apportant un petit matelas dans son bureau, assurant qu'il y camperait tant que la Chambre ne se serait pas prononcée en séance plénière sur la décision du juge De Moraes.
Cet apologiste de la dictature militaire (1964-85) avait été libéré en novembre à la condition de ne pas entrer en contact avec ses co-accusés et de ne pas communiquer sur les réseaux sociaux. Mais selon le Parquet, il a continué de participer à des événements portant atteinte à la démocratie et aux institutions.
Le juge De Moraes a expliqué que le port d'un bracelet électronique n'empêchait pas le député d'exercer son mandat. Il ne pourra en revanche pas participer à des événements publics ni quitter Rio de Janeiro, où il réside, hormis pour se rendre à Brasilia, au Parlement.
Le président Jair Bolsonaro, qui a multiplié les attaques contre la Cour suprême, avait indiqué en décembre qu'il avait «le coeur serré de voir un collègue prisonnier» et estimé que le cas de Silveira illustrait l'autoritarisme de la Haute cour.