Soirées «bunga-bunga» Berlusconi acquitté dans un procès pour corruption

ATS

15.2.2023 - 14:08

Un tribunal de Milan a acquitté mercredi Silvio Berlusconi dans un énième procès impliquant cet ex-chef du gouvernement italien. L'octogénaire était accusé d'avoir corrompu des témoins pour mentir sur ses sulfureuses et tristement célèbres soirées «bunga-bunga».

Pour le vieux milliardaire, qui glisse doucement vers la sortie de la vie politique italienne, il s'agit là d'une énième affaire parmi les innombrables procès qu'il a affrontés ces dernières décennies et qu'il a le plus souvent gagnés.
Pour le vieux milliardaire, qui glisse doucement vers la sortie de la vie politique italienne, il s'agit là d'une énième affaire parmi les innombrables procès qu'il a affrontés ces dernières décennies et qu'il a le plus souvent gagnés.
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«Je ne peux être qu'extrêmement satisfait», a réagi auprès des journalistes l'avocat du Milanais Federico Cecconi, les juges n'ayant pas pu retenir les faits de corruption, alors que le parquet avait réclamé une peine de six ans de prison contre le sénateur de 86 ans, accusé de subornation de témoin et de faux témoignage.

Me Cecconi a souligné que cet acquittement était le troisième dans cette affaire. «Trois sur trois, ça suffit», a-t-il déclaré, exprimant le souhait que le parquet ne présente pas de recours.

Dans deux volets séparés de ce procès, Berlusconi, absent mercredi du tribunal, avait été acquitté en 2021 à Sienne et en 2022 à Rome de l'accusation de subornation de témoin. Le parquet avait aussi demandé des peines d'un à six ans de prison pour les 27 autres accusés dans cette affaire, mais tous ont été acquittés.

Enième affaire

Pour le vieux milliardaire, qui glisse doucement vers la sortie de la vie politique italienne mais qui s'est à nouveau fait remarquer dimanche par un commentaire virulent contre le président ukrainien Volodymyr Zelensky, il s'agit là d'une énième affaire parmi les innombrables procès qu'il a affrontés ces dernières décennies et qu'il a le plus souvent gagnés.

«Heureux pour l'acquittement de Silvio après des années de souffrances, d'insultes et de polémiques inutiles», a réagi Matteo Salvini, un des deux vice-Premiers ministres et chef de la Ligue antimigrants.

Volet du «Rubygate»

Ce procès concerne l'un des volets du scandale «Rubygate» et des fameuses soirées «bunga-bunga» que Silvio Berlusconi organisait avec des jeunes femmes, rétribuées, dans sa luxueuse villa des environs de Milan.

L'ex-mannequin Marysthell Polanco, l'une des invitées à ces fêtes, a raconté aux journalistes présents comment sa vie avait viré au «cauchemar» depuis le début de ce procès. Elle-même encourait jusqu'à cinq ans de prison pour corruption.

Le premier procès Ruby, plus connu sous le nom de «Rubygate», du nom de la jeune Marocaine Karima El-Mahroug, dite Ruby, a valu à Berlusconi une condamnation en première instance, en juin 2013, à sept ans de prison pour prostitution de mineure et abus de pouvoir. L'ancien chef du gouvernement a toutefois été définitivement acquitté en mars 2015 par la Cour de cassation dans ce volet.

Des millions d'euros

Le procès Ruby-bis concerne deux proches du vieux magnat accusés de lui avoir fourni de jeunes prostituées pour ses soirées, condamnés en appel à quatre ans et sept mois de prison pour l'un et à deux ans et dix mois pour l'autre.

Le procès Ruby-ter porte d'une manière générale sur les versements présumés effectués par Silvio Berlusconi à diverses personnes, jeunes femmes et musiciens ayant participé à ses soirées, en échange de leur silence pendant les précédents procès.

Selon le parquet, le silence de ces jeunes femmes a coûté à Silvio Berlusconi des millions d'euros entre 2011 et 2015, dont une part importante pour la seule Ruby, mineure lorsqu'elle a pris part aux fameuses soirées: argent liquide, cadeaux, voitures, mise à disposition de logements, paiement de factures et de frais médicaux.

«Crime de générosité»

La défense de Silvio Berlusconi affirme que l'argent était une indemnisation pour atteinte à la réputation des personnes impliquées dans l'affaire et insiste sur le fait qu'il est jugé «pour le crime de générosité».

Dans son réquisitoire en mai, la procureure Tiziana Siciliano avait décrit Berlusconi comme «un sultan» qui avait l'habitude d'"animer ses soirées avec un groupe de concubines, au sens d'esclaves sexuelles, qui le divertissaient contre rémunération».