Deux séismes consécutifs«C'était l'apocalypse»: les rescapés sous le choc
ATS
6.2.2023 - 15:14
«On a cru que c'était l'apocalypse»: Melisa Salman, 23 ans, journaliste locale à Kahramanmaras, la province où se trouve l'épicentre de deux puissants séismes qui ont frappé lundi le sud-est de la Turquie, n'avait jamais vu de secousses aussi fortes.
Keystone-SDA
06.02.2023, 15:14
06.02.2023, 15:17
ATS
«C'est une région sismique, on a donc l'habitude de secousses. Mais nous n'avons jamais vécu une chose pareille. On a cru que c'était l'apocalypse», raconte-t-elle à l'AFP, encore sous le choc, à propos du premier séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le pays à 4H17 locales (02h17 en Suisse).
Mais elle n'a pas pu quitter son appartement avant de pouvoir retrouver son chat, appeuré, parti se cacher. «Nous sommes dehors depuis 04h30 ce matin. Il pleut des cordes. Mais personne n'ose rentrer à cause de nouvelles secousses», dit-elle.
Ceux qui avaient dans la matinée oser regagner leurs habitations en apparence intactes, ont dû évacuer en panique lorsqu'est survenu un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10h24 GMT.
Vives secousses
Tulin Akkaya, à Diyarbakir, également dans le sud-est de la Turquie, en fait partie. La jeune femme d'une trentaine d'années a «vivement» ressenti les secousses, vivant au dernier étage de son immeuble dans le quartier de Kayapinar, à Diyarbakir.
«Nous sommes sortis en panique. C'était presque le même que ce matin. J'ai tellement peur maintenant, je ne peux plus rentrer dans mon appartement, je ne sais pas ce qui va se passer», a-t-elle raconté à l'AFP.
Les autorités ont enregistré plus de 50 répliques avant l'arrivée d'un deuxième puissant séisme. Malgré la terre qui ne cesse de trembler, les secours, souvent épaulés par des habitants, continuent de rechercher des victimes.
Une fillette de 6 ans a ainsi pu être sauvée à Kahramanmaras après des heures de travail par des secouristes aidés par son père qui oeuvrait en manches courtes sous la neige.
Trois enfants ont pu au total être sauvés des décombres de cet immeuble entièrement en ruines à Kahramanmaras. Mais d'autres victimes attendent d'être secourues.
«J'ai pu sauver trois personnes en vie. Mais j'ai aussi porté deux corps. Je ne peux aller chez moi. Je reste au cas où ils auraient besoin de moi», dit Halis Aktemur, ouvrier de 35 ans qui est venu offrir son aide aux secouristes qui travaillent sur les ruines d'un immeuble à Diyarbakir.
Les températures baissant à l'approche de la nuit inquiètent les habitants des régions touchées. Les salles de sport ou de mariage intacts accueillent des gens qui ne peuvent rentrer chez eux à Diyarbakir, a constaté un correspondant de l'AFP.
Le bilan s'alourdit toujours
Le bilan des deux séismes est passé à 1121 morts et au moins 7634 blessés, selon les données communiquées par un responsable de l'AFAD, organisme public turc de gestion de catastrophes.
Selon lui, 2834 immeubles se sont effondrés, ce qui laisse redouter des bilans encore plus lourds. Le bilan provisoire des victimes du séisme en Syrie est lui monté à 783 morts lundi, selon des données communiquées par le ministère syrien de la Santé et des secouristes en zones rebelles.S
elon un bilan provisoire du ministère de la Santé, cité par l'agence officielle Sana, 403 personnes ont été tuées et 1284 autres blessées dans les provinces d'Alep, Lattaquié, Hama et Tartous, sous contrôle du régime. Dans les zones rebelles, les secouristes des Casques Blancs ont fait état de 380 morts et plus d'un millier de blessés.