Conditions de travail «inacceptables»Café Léman envisage une action en justice contre la CGN
beke, ats
27.2.2023 - 17:01
Le prestataire de restauration de la Compagnie générale de navigation sur le Léman (CGN), Café Léman, dont le contrat a été rompu par la CGN à fin février, envisage une action en justice. L'entreprise basée à Lausanne dénonce des «promesses non tenues» de la part de la CGN et des conditions de travail «inacceptables». La compagnie réfute les accusations.
27.02.2023, 17:01
27.02.2023, 18:37
ATS
«La rupture imminente (de contrat) se poursuivra très probablement en justice», a écrit lundi Café Léman dans un communiqué. Quelques heures plus tôt, la CGN avait annoncé que la filiale du groupe genevois Caviar House Airport Premium allait être remplacée, dès le 1er mars, par Fine Fourchette, installée à Granges-près-Marnand (VD) et en main de Group Events.
La CGN évoquait à l'appui de cette décision des «divergences» avec Café Léman, sans en dire davantage.
Conditions de travail «inacceptables»
De son côté, Café Léman affirme avoir été contraint par la CGN de soumettre ses équipes «à des conditions de travail inacceptables». Le prestataire se plaint aussi de n'avoir touché aucune compensation «malgré les nombreuses pannes et annulations de croisières, souvent de dernière minute». La cessation du contrat laisse 57 collaborateurs sur le carreau, ajoute le communiqué.
«La CGN n'a pas considéré notre engagement sans failles pour redonner une image qualitative de la gastronomie sur sa flotte», poursuit Café Léman. «Elle n'a pas respecté son contrat avec nous, n'a pas souhaité trouver un chemin de médiation et a préféré communiquer publiquement à notre insu.»
Contacté par l'agence de presse Keystone-ATS, le directeur de la CGN Pierre Imhof n'a pas voulu expliciter les «divergences» mentionnées avec Café Léman. «Si cela se termine au tribunal, nous nous expliquerons à ce moment-là», a-t-il dit. Il ne veut pas «prêter le flanc à la critique» et désire laisser la porte ouverte à une «solution transactionnelle».
La CGN balaie les critiques
Le directeur balaie en revanche les critiques du prestataire. «Café Léman souhaitait développer des concepts, mais le contrat ne contenait aucune promesse», déclare-t-il. En outre, il était prévu qu'en cas d'annulation de croisière, chaque partenaire assume ses propres frais, selon lui. Il ajoute ne pas savoir à quoi font référence les «conditions de travail inacceptables» dénoncées par Café Léman.
Pierre Imhof précise que le contrat, entré en vigueur en janvier 2021, avait été conclu pour sept ans, mais qu'il pouvait être rompu de manière anticipée «pour de justes motifs», sans compensations financières.
«Nous sommes entrés en contact avec Café Léman pour essayer de trouver des solutions aussi bien pour la reprise du matériel que pour le personnel», affirme le directeur de la CGN. Ces propositions ont été «refusées», selon lui. La CGN a par exemple demandé à Café Léman de libérer du personnel pour qu'il puisse être rééengagé par Fine Fourchette, assure Pierre Imhof.
Pause dans la restauration
Café Léman avait été créé spécialement pour la restauration à bord des bateaux de la CGN. La société occupe d'ailleurs des locaux appartenant à la compagnie de navigation à Lausanne et cette dernière détient aussi la marque Café Léman, indique Pierre Imhof.
Fine Fourchette prendra du service le 17 mars. Du 1er mars jusqu'à cette date, il n'y aura pas de restauration à bord de la flotte Belle Epoque, qui navigue actuellement uniquement le week-end. «Nous avons besoin de cette période pour rééquiper les bateaux», explique le directeur. «Les personnes qui ont réservé ont été averties. Nous faisons tout pour informer la clientèle.»
Sollicité par Keystone-ATS, Café Léman n'était pas joignable lundi après-midi pour donner des précisions sur le litige.