Entre 22h00 et 02h00 du matin, il crie les heures aux habitants depuis le beffroi de la cathédrale de Lausanne: fraîchement installé, le nouveau guet titulaire Alexandre Schmid est aux anges. Impressionné par ses premières nuits, il dit devoir encore aiguiser sa voix.
Alexandre Schmid, 32 ans, le nouveau guet titulaire de la cathédrale de Lausanne, crie les heures depuis le 1er janvier, de 22h00 à 02h00.
"Cela correspond à ce à quoi je m'attendais. Il y a quelque chose de mystérieux dans les hauteurs de la cathédrale. C'est une atmosphère particulière que j'apprécie beaucoup", confie le nouveau guet titulaire.
Cathédrale de Lausanne: le nouveau guet Alexandre Schmid aux anges - Gallery
Alexandre Schmid, 32 ans, le nouveau guet titulaire de la cathédrale de Lausanne, crie les heures depuis le 1er janvier, de 22h00 à 02h00.
"Cela correspond à ce à quoi je m'attendais. Il y a quelque chose de mystérieux dans les hauteurs de la cathédrale. C'est une atmosphère particulière que j'apprécie beaucoup", confie le nouveau guet titulaire.
Le Lausannois de 32 ans a succédé le 1er janvier à Renato Häusler, en poste depuis 2002 et qui partait à la retraite. Comme ce dernier, il doit donc annoncer cinq fois les heures, 365 jours par an, à raison de cinq nuits par semaine en moyenne. Il est secondé par une équipe d'une guette et de cinq guets remplaçants.
«La première nuit, j'avais un peu le trac et de l'appréhension. Mais ça s'est vite dissipé. Tout s'est bien passé», confie Alexandre Schmid à Keystone-ATS après trois nuits de travail. «C'est impressionnant d'être là-haut, tout seul dans le beffroi, dans le noir. Mais on est bien au chaud, on se sent bien», dit-il.
«Atmosphère mystérieuse»
Le guet dispose d'une petite loge dans le beffroi de la cathédrale, avec une petite couchette, qu'il peut aménager à sa façon. Hormis quelques bougies et livres, c'est encore un peu vide. L'espace peut accueillir au maximum cinq à six personnes. Pour crier les heures à l'extérieur, il doit monter quelque 150 marches d'escalier.
«Cela correspond à ce à quoi je m'attendais. Il y a quelque chose de mystérieux dans les hauteurs de la cathédrale. C'est une atmosphère particulière que j'apprécie beaucoup», explique ce passionné d'histoire médiévale et fin connaisseur de la ville de Lausanne. Entre ses rondes, le nouveau guet titulaire compte surtout bouquiner.
S'agissant de la voix, Alexandre Schmid dit que cela fait «bizarre au début». «Je sais que des gens m'écoutent, mais je ne les vois pas (...) Ce n'est pas physiquement extraordinaire, on ne s'époumone pas. Mais il faut néanmoins trouver son équilibre. J'ai essayé une fois de monter ma voix et puis l'heure d'après j'étais un peu court. Bref, je n'ai pas encore pleinement trouvé ma voix», raconte-t-il.
Quant aux horaires, il dit qu'il doit, là aussi, «trouver son rythme de travail et de sommeil». Il arrive vers 21h45 à son poste pour repartir et rentrer chez lui, près de la gare, vers 02h15. Titulaire d'un Bachelor de l'Université de Lausanne en histoire et géographie, Alexandre Schmid explique que ce job correspond en gros à un 50%, rémunéré par la Ville. «Cela me permet de vivre comme avec un budget de type étudiant», schématise-t-il.
Depuis 1405
La première mention écrite du guet de la cathédrale de Lausanne a été établie vers 1405. A l'époque, sa mission était non seulement de crier les heures, mais d'avertir aussi en cas d'attaques ou d'incendies, rôle de prévention entre-temps disparu. L'activité quotidienne de ce guet historique n'a jamais été interrompue depuis son instauration au Moyen Age.
La Confrérie européenne des guets recense 58 villes de neuf pays européens où cette tradition est encore pratiquée, principalement en Allemagne et au Danemark. En Suisse, des guets sont aussi actifs à Schaffhouse, Bischofszell (TG) et Stein am Rhein (SH).