Chaleur estivale et gros festival de musique. Le cocktail parfait pour un week-end de fête? Pas à Chicago, la troisième ville des Etats-Unis, où résidents et policiers craignent une nouvelle flambée des violences.
L'année dernière, lors du premier week-end d'août, le plus chaud de l'année, 12 personnes ont été abattues. Au total, 66 ont été victimes de coups de feu.
Le grand festival Lollapalooza a commencé jeudi et se tient jusqu'à dimanche, avec plus de 100'000 festivaliers attendus chaque jour. De quoi nourrir les craintes et focaliser l'attention de la police, qui pourrait alors délaisser les quartiers chauds de la ville.
Le week-end dernier, la métropole de l'Illinois a connu 48 fusillades dont huit meurtrières. Deux des victimes étaient des mamans qui luttaient contre la violence dans les quartiers.
«Personne n'est à l'abri»
«La réalité est que personne n'est à l'abri. Personne n'est 'intouchable'. Il n'y a plus de limites», explique Michael Pfleger, un prêtre et militant associatif dans l'un des quartiers les plus violents de Chicago. «Il y a quelques années, les églises, synagogues ou mosquées étaient épargnées. Les maisons des gens et leurs familles, surtout les mères ou les enfants, étaient épargnées».
Ces meurtres sont devenus monnaie courante dans cette ville de 2,7 millions d'habitants sur les bords du lac Michigan. Mais les récentes morts de ces deux mères de famille, âgées de 26 et 35 ans, ont choqué la population.
Les deux femmes étaient à un coin de rue des quartiers sud de Chicago, connus internationalement pour leur violence, où leur association organise des veillées l'été depuis 2015 pour lutter contre les fusillades. Selon la police locale, elles n'étaient pas les cibles du SUV bleu qui a ouvert le feu. Mais des victimes collatérales de la même violence des gangs qu'elle combattait.
Exclusion sociale
La nouvelle maire Lori Lightfoot, première femme noire et ouvertement homosexuelle élue à ce poste à Chicago, a qualifié ces meurtres d'«horrifiques».
Beaucoup d'autres grandes villes américaines marquées par la violence dans les quartiers noirs, comme New York et Washington, ont amélioré leur réputation depuis les années 1980 et 1990. Mais Chicago n'y arrive pas, à l'instar d'autres villes plus petites, comme Detroit ou Baltimore.
Alex Kotlowitz, journaliste américain spécialiste du sujet, explique en partie le phénomène à cause des questions d'exclusion sociale. «Ce que toutes ces villes ont en commun c'est d'être profondément ségréguées, avec des personnes de couleur qui sont isolées physiquement et mentalement du reste de la métropole», argue-t-il.
Meurtres non résolus
Michael Pfleger voit une autre explication: le très mauvais taux de résolution des meurtres de la police de Chicago, 15,4% pour la première moitié de l'année 2018. «Je ne pense pas que nous allons voir une baisse tant que deux choses arrivent», développe-t-il.
«Un, que nous arrêtions les gens et les mettions en prison. C'est un énorme problème d'avoir tous ces meurtres non résolus. Pour moi, le principal frein à un meurtre est le fait de savoir que vous allez en prison. Mais dans la rue tout le monde dit qu'on ne se fait pas attraper», avance-t-il.
«La seconde chose, c'est l'histoire d'amour avec les armes dans ce pays (près de 40'000 par an, dont deux tiers par suicide, ndlr). C'est comme ça qu'on fait maintenant, les armes sont notre moyen d'exprimer notre colère», poursuit-il. «C'est décourageant, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais l'option d'abandonner n'est pas une alternative».
Plan de sécurité
Pour ce long week-end de fête à Lollapalooza, la maire Lori Lightfoot a promis un plan de sécurité «robuste», la police assurant que les ressources de ses 22 commissariats ne seront pas diminuées à cause de l'évènement.
«On verra bien ce qu'il se passera dans les quartiers», répond à cela Michael Pfleger.
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