Coronavirus Chine: le coronavirus a plus tué que le Sras

ATS

3.2.2020 - 20:42

Pékin a reconnu des «insuffisances» dans sa réaction face à l'épidémie (archives).
Pékin a reconnu des «insuffisances» dans sa réaction face à l'épidémie (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/DIVYAKANT SOLANKI

Avec 361 morts en Chine continentale, le bilan du nouveau coronavirus y dépasse désormais celui du Sras. Le gouvernement chinois, qui admet des «insuffisances» dans sa réaction, a reconnu avoir un besoin urgent de masques de protection pour faire face à l'épidémie.

Les ministres de la Santé des pays du G7 devaient tenir une conférence téléphonique lundi pour coordonner leur réponse, a indiqué le ministère français de la Santé à l'AFP.

Dix jours après le début de la crise, marqué par le confinement de la métropole de Wuhan (centre) et de sa province, le Hubei, les places boursières chinoises de Shanghai et Shenzhen ont plongé d'environ 8%.

Des «insuffisances», admet Pékin

Alors que le pays est paralysé par la peur du virus, qui a contaminé plus de 17'000 personnes, Pékin a reconnu des «insuffisances» dans sa réaction, et a aussi admis compter sur le reste du monde pour répondre à la crise.

Le Comité permanent du Politburo a demandé une amélioration du dispositif de réaction aux situations d'urgence à la suite «d'insuffisances et de difficultés apparues dans la réponse à l'épidémie», a indiqué lundi l'agence officielle Chine nouvelle.

«Ce dont la Chine a besoin d'urgence, ce sont des masques, des combinaisons et des lunettes de protection», avait précédemment déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying. Plusieurs pays ont déjà envoyé des fournitures médicales.

Plus de victimes que le Sras

Alors que le virus s'est diffusé dans 24 autres pays, la Commission nationale de la santé a fait état pour la Chine d'un bilan de 361 morts, dont 57 décès supplémentaires lors de la seule journée de dimanche, un record.

Ce coronavirus a désormais fait en Chine continentale plus de morts que l'épidémie de Sras qui y avait fait 349 victimes en 2002-2003. Le virus a également fait un mort pour la première fois en dehors de Chine, un Chinois de 44 ans originaire de Wuhan qui a succombé aux Philippines, avait annoncé dimanche l'OMS.

Le nombre d'infections a grimpé à plus de 17'200, dépassant largement celui du Sras qui avait tué au total 774 personnes dans le monde, majoritairement en Chine continentale et à Hong Kong.

Nouvel hôpital

La très grande majorité des décès et des cas de contamination par le nouveau coronavirus sont à déplorer à Wuhan et dans sa province où quelque 56 millions d'habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier. Face à un système hospitalier débordé, cette métropole a accueilli lundi les premiers malades dans un nouvel hôpital construit en dix jours, a indiqué le Quotidien du Peuple.

Depuis le 24 janvier, la Chine s'est passionnée pour la construction de cet hôpital, les caméras de télévision filmant quasiment en continu les milliers d'ouvriers, ainsi que les pelleteuses et les grues qui s'activaient sur le chantier. Un autre hôpital encore plus grand (1600 lits) est en construction et devrait ouvrir dans quelques jours.

Le gouvernement a octroyé trois jours de congés supplémentaires dans l'espoir de retarder le retour vers les villes des centaines de millions de travailleurs migrants rentrés dans leur province pendant le Nouvel An lunaire.

La Russie va expulser

Inquiets, de nombreux pays ont multiplié les mesures de protection. Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Irak, Israël et Philippines notamment ont interdit l'entrée sur leur territoire aux étrangers s'étant récemment rendus en Chine. Hong Kong a annoncé la fermeture de presque tous les points de passage terrestres avec la Chine continentale, ne laissant ouverts que deux ponts.

La Russie, qui compte deux cas sur son territoire, a annoncé qu'elle pourrait procéder à l'expulsion des étrangers porteurs du virus, après avoir décidé la semaine dernière de fermer sa frontière de plus de 4000 km avec la Chine et réduit les liaisons entre les deux pays.

Mais c'est aux Etats-Unis que s'en est est prise la porte-parole de la diplomatie chinoise, accusant ce pays de «semer la panique» par ses restrictions et de donner «un très mauvais exemple».

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a proclamé la semaine dernière l'urgence internationale, a indiqué lundi travailler avec des géants du net à combattre la désinformation en ligne autour du virus.

Rapatriements

Pendant ce temps, les opérations de rapatriement d'étrangers coincés à Wuhan se poursuivent. La France a accueilli dimanche un deuxième avion, avec des passagers de 30 nationalités, dont cinq Suisses. Les tests effectués pour une vingtaine d'entre eux en raison de «symptômes» se sont révélés lundi «négatifs».

Un cas de suspicion de coronavirus sur un avion de Swiss ayant atterri lundi à Zurich a déclenché le plan pandémie à l'aéroport de Kloten. Le cas s'est finalement révélé être un simple cas de grippe saisonnière.

Par ailleurs, un avion ramenant 243 personnes, dont 89 enfants, a atterri lundi en Australie, qui envisage l'envoi d'un deuxième appareil.

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