Mulhouse Cinq ans de prison pour l'agresseur d'un docteur de SOS Médecins

ATS

29.8.2022 - 18:52

Un homme de 32 ans, qui avait tiré au fusil à billes, sur un médecin au cours d'une visite domiciliaire, après l'avoir menacé de mort, a été condamné lundi à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Mulhouse (Haut-Rhin), avec mandat de dépôt.

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Keystone-SDA

«Cette peine, très sévère, a le mérite d'être claire et nette et tout le monde se le tiendra pour dit: 'On n'a pas le droit de s'en prendre à un médecin quand il vient vous rendre visite'», a salué Me Raphaël Nisand, l'avocat de la victime, qui n'était pas présente à l'audience.

«Ca me paraît quand même un peu gros, je ne suis pas un animal», a réagi le prévenu à l'énoncé du délibéré. Déjà bien connu de la justice et en état de récidive légale, il avait notamment été condamné en 2014 à 10 ans de prison par la cour d'assises du Bas-Rhin pour viol sur conjoint et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.

«Je me suis agité, il y a un coup qui est parti mais il n'était pas censé partir, a-t-il tenté d'expliquer au cours de l'audience, pour éclairer son geste. Il a également évoqué un mélange médicamenteux pour soigner une rage de dents, lui ayant fait partiellement perdre son discernement. «J'ai dérapé, j'ai vrillé», a-t-il résumé.

«Je vais te fumer»

Samedi, en milieu de journée, la victime, un jeune médecin âgé de 30 ans, se rendait dans un appartement du centre-ville de Mulhouse pour une visite à domicile. La compagne du prévenu avait appelé deux heures auparavant SOS Médecins 68, se plaignant de douleurs à une cheville.

A son arrivée sur place, le jeune professionnel se voyait reprocher d'être entré dans l'appartement du couple sans s'annoncer clairement. Alors que le médecin tentait d'engager la discussion, le locataire de l'appartement lui lançait: «Ferme ta gueule, je vais te fumer». «Une expression comme une autre», a-t-il maladroitement déclaré face au tribunal.

L'homme partait ensuite dans une autre pièce, avant de revenir armé de ce que le médecin prenait pour un fusil à pompe, pointant le canon vers le thorax du praticien et réitérait ses menaces de mort.

Effrayé, le généraliste décidait de quitter les lieux et tournait les talons, avant de sentir deux impacts à la cuisse droite, suivi d'une violente douleur. Il prévenait la police qui interpellait l'auteur et constatait le caractère factice de l'arme, un fusil à billes.

«Je me suis déjà retrouvé face à une arme factice et je me suis fait pipi dessus, je le comprends», a également noté l'auteur face aux juges.

«Reprendre plus sereinement»

La victime, choquée, a été examinée dimanche par un médecin de l'institut médico-légal de Mulhouse, il souffre d'ecchymoses et un jour d'arrêt de travail lui a été prescrit, son conseil ayant évoqué l'absence d'ITT.

Suite à l'agression et en signe de protestation, l'antenne de SOS Médecins à Mulhouse avait interrompu toutes ses visites à domicile jusqu'à lundi matin.

«Nous sommes satisfaits car nous ne sommes là que pour soigner les gens, que pour leur faire du bien», a réagi Frédéric Tryniszewski, président de SOS Médécins 68, qui s'était portée partie civile. «Cela va rassurer nos équipes, et nous permettre de reprendre plus sereinement».

Le prévenu a également été condamné à un euro symbolique de dommages et intérêts, conformément à ce que réclamaient les parties civiles.