Indonésie Cinq ans de prison pour soutien aux Papous

ATS

2.5.2019 - 12:58

Le jugement a été rendu ce jeudi dans le tribunal de Wamena.
Le jugement a été rendu ce jeudi dans le tribunal de Wamena.
Source: Keystone/AP/GEORGE YEWUN

La justice indonésienne a condamné jeudi un touriste polonais à cinq ans de prison pour «trahison». L'homme, qui vivait près de Lausanne, était accusé d'avoir rencontré des militants séparatistes papous.

Le suspect avait été arrêté à Wamena et inculpé en août après avoir rencontré des rebelles indépendantistes dans la province de Papouasie. Le parquet estime qu'il a soutenu les indépendantistes en les aidant à faire connaître leur cause. Il avait requis dix ans de prison. L'homme rejette ces accusations et a annoncé qu'il ferait appel.

La police l'avait initialement accusé d'avoir essayé d'organiser un trafic d'armes, mais il est devenu clair que l'homme n'avait pas les moyens de le faire. Cette accusation n'a pas été prise en compte dans les charges retenues contre lui.

Un de ses avocats, Latifah Anum Siregar, a ajouté que le tribunal a également condamné à quatre ans de prison un étudiant que son client avait rencontré et avec qui il avait communiqué via Facebook.

«Des histoires»

Selon ses amis en Suisse, l'homme était un grand voyageur qui s'est involontairement mêlé de politique. Dans une note manuscrite envoyée à AP avant l'énoncé du verdict, le Polonais a dénoncé «une affaire purement politique, un procès organisé à des fins de propagande».

Il a jugé injuste que son procès ait eu lieu à Wamena, un lieu reculé, ce qui a rendu difficile à ses avocats de le représenter de manière adéquate. Il a également affirmé que ses amis et les personnes qui auraient pu témoigner en sa faveur avaient peur de s'exposer à des mesures de rétorsion.

La province indonésienne de Papouasie est située dans l'ouest de l'île de Nouvelle Guinée, dont l'autre moitié est partagée par la Papouasie-Nouvelle Guinée, ancienne colonie australienne devenue indépendante.

Elle a connu une escalade des violences avec l'exécution début décembre par des séparatistes d'au moins 16 ouvriers indonésiens travaillant pour une compagnie publique sur un chantier d'infrastructure. Un groupe armé, l'Armée de libération nationale de l'ouest de la Papouasie (TPNPB), a revendiqué l'attaque.

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