Climat Climat: des millions de jeunes mobilisés

ATS

28.9.2019 - 00:02

La défense du climat a de nouveau poussé des millions de jeunes dans les rues du monde vendredi, y compris dans les villes suisses. A Montréal, où Greta Thunberg a appelé les dirigeants à faire plus pour l'environnement, ils étaient plus de 500'000.

«Nous sommes en train de changer le monde», a lancé vendredi la jeune Suédoise à l'issue de cette nouvelle «grève mondiale pour le climat». «On est au moins 500'000», s'est félicitée l'égérie de la lutte contre l'inaction politique face au réchauffement climatique. «Vous pouvez être fiers de vous !«, a-t-elle lancé sous les vivats d'une foule composée de nombreux jeunes.

Selon les organisateurs, la manifestation a rassemblé près d'un demi-million de personnes, du jamais vu au Québec et l'une des plus grosses manifestations jamais organisées au Canada. La police n'a pas donné de chiffres officiels mais elle a salué une mobilisation «historique» qui s'est déroulée sans incidents majeurs.

«Nous ne sommes pas à l'école aujourd'hui, vous n'êtes pas au travail aujourd'hui, parce qu'il y a urgence et nous ne resterons pas les bras croisés», a poursuivi la jeune femme, quelques jours après son retentissant «Comment osez-vous», lancé à un aréopage de chefs d'État et de gouvernement à l'ONU. «Certains disent que nous ratons des cours, nous répondons que nous sommes en train de changer le monde», a-t-elle martelé.

«Cette semaine, les leaders du monde entier se sont réunis à New York. Ils nous ont déçus une fois de plus avec leurs paroles creuses et leurs plans insuffisants», a-t-elle déploré, en évoquant le sommet de l'ONU sur le climat au début de la semaine.

Trudeau égratigné

Alors que le Canada est en pleine campagne électorale, le Premier ministre Justin Trudeau s'est mêlé à la foule après avoir annoncé de nouvelles mesures pour l'environnement, comme il le fait quasiment chaque jour depuis le début de la semaine. Dans la matinée, il avait rencontré la jeune militante écologiste suédoise en tête-à-tête.

Une rencontre qui n'a pas empêché Greta Thunberg, 16 ans, d'égratigner la politique environnementale du gouvernement canadien. Comme la plupart des dirigeants de la planète, M. Trudeau «n'en fait pas assez» pour la planète, a-t-elle estimé lors d'un point presse avant la manifestation. M. Trudeau s'est dit «entièrement d'accord» avec elle.

«C'est exactement ce que nous allons faire», a-t-il promis. Dans la foulée, il s'est engagé à planter deux milliards d'arbres sur 10 ans s'il était réélu le 21 octobre. Le dirigeant a été vivement critiqué pour avoir nationalisé l'oléoduc Trans Mountain, qui achemine le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta aux côtes de la Colombie-Britannique, au grand dam des associations de défense de l'environnement.

«Un compliment»

Interrogée sur les critiques dont elle fait l'objet, la jeune Greta a de son côté dit y voir un «compliment». «Nous faisons aujourd'hui trop de bruit et les gens ont du mal à gérer alors ils essaient de nous faire taire. Nous devrions prendre ça pour un compliment», a-t-elle lancé.

Greta Thunberg a traversé l'Atlantique en voilier pour venir aux Etats-Unis et a rejoint Montréal depuis New York dans une voiture électrique prêtée par l'acteur hollywoodien Arnold Schwarzenegger.

Vendredi dernier, plus de quatre millions de jeunes – et d'adultes – s'étaient mobilisés à travers le monde pour un «Friday for future». Ils étaient finalement plus de 6,6 millions, a annoncé vendredi Greta Thunberg.

En Suisse aussi

En Suisse, à la veille de la marche nationale pour le climat samedi à Berne, plusieurs manifestations ont eu lieu vendredi. Des cortèges ont ainsi traversé Lausanne, Genève ou Zurich. Mais c'est l'Italie qui a connu la plus forte mobilisation de sa jeunesse. Un million d'écoliers, collégiens et lycéens se sont mobilisés dans toute la péninsule, selon les organisateurs. Des appels à manifester avaient été lancés dans environ 180 villes, de Milan à Palerme en passant par Florence, Venise, Naples ou Cagliari en Sardaigne.

«Les images de la rue, avec autant de jeunes qui participent avec autant de passion sont extraordinaires», a écrit sur Twitter le chef du gouvernement Giuseppe Conte. Il s'est engagé à traduire cette demande de changement «en solutions concrètes».

Aux Pays-Bas, des dizaines de milliers de Néerlandais, plus de 35'000 selon les organisateurs, venus des quatre coins du pays se sont rassemblés à La Haye. Ils se sont rendus devant le Parlement et sous les fenêtres du Premier ministre, Mark Rutte.

Les Pays-Bas sont particulièrement vulnérables aux conséquences du changement climatique, une partie du pays se trouvant en dessous du niveau de la mer. Le Premier ministre libéral a indiqué avoir «bien reçu le message». «Le gouvernement a un plan avec des mesures très ambitieuses pour lutter contre le réchauffement», a affirmé Mark Rutte.

A l'autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, la mobilisation a également été forte, avec plus de 40'000 rassemblées devant le Parlement à Wellington et 170'000 personnes recensées dans tout le pays, «soit 3,5% de la population», selon les chiffres diffusés par Greta Thunberg sur Twitter. D'autres manifestations ont aussi eu lieu à Madrid, en Australie ou encore aux Etats-Unis notamment.

Plusieurs millions

Greta Thunberg a estimé que «plusieurs millions de personnes» avaient manifesté vendredi dans le monde.

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