Colombie Colombie: arrestation d'Alvaro Uribe

ATS

5.8.2020 - 05:09

L'ex-président colombien Alvaro Uribe (archives)
L'ex-président colombien Alvaro Uribe (archives)

KEYSTONE/EPA EFE/LUIS EDUARDO NORIEGA A.

La Cour suprême colombienne a ordonné mardi l'assignation à résidence de l'ex-président Alvaro Uribe, encore très influent dans son pays. Il est visé dans une affaire de manipulation de témoins contre un opposant.

La Cour a indiqué dans un communiqué que l'ex-chef de l'Etat (2002-2010) et actuel sénateur «purgera la privation de liberté à sa résidence, et de là pourra continuer à exercer sa défense avec toutes les garanties légales».

Alvaro Uribe, 68 ans, chef du Centre démocratique (CD, au pouvoir), avait lui-même annoncé sa détention préventive un peu plus tôt sur son compte Twitter.

«La privation de ma liberté me cause une profonde tristesse pour mon épouse, pour ma famille et pour les Colombiens qui croient encore que j'ai fait quelque chose de bien pour la patrie», a tweeté le leader de la droite dure et parrain politique de l'actuel président Ivan Duque.

Cette décision inédite contre un ancien chef de l'Etat colombien a été prise durant une audience à huis clos. Alvaro Uribe, qui vit habituellement dans sa propriété de Rio Negro, près de Medellin, dans le nord-ouest du pays, doit maintenant attendre la date de son procès devant cette cour, seule habilitée à juger les parlementaires.

Alvaro Uribe, qui avait été entendu par les magistrats le 9 octobre 2019, fait l'objet d'une enquête pour manipulation de témoins en sa qualité de sénateur, affaire qui pourrait lui valoir jusqu'à huit ans de prison pour subornation et fraude procédurale.

En 2021, l'ex-président avait porté plainte contre le sénateur de gauche Ivan Cepeda pour un complot présumé s'appuyant sur de faux témoins. Il affirme que son principal opposant politique, lui-même témoin dans l'affaire, a demandé à d'anciens paramilitaires de l'accuser d'être impliqué dans des activités criminelles de groupes d'extrême droite armés contre les guérillas de gauche.

Toutefois, la Cour n'a pas engagé de poursuites contre Ivan Cepeda, mais décidé en 2018 d'ouvrir une enquête contre Alvaro Uribe pour la même raison : manipulation de témoins contre un opposant.

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