Norme antiracisteCondamnation confirmée contre deux Jeunes UDC bernois
js, ats
10.3.2022 - 15:59
Le Tribunal fédéral (TF) a confirmé la condamnation prononcée par la Cour suprême du canton de Berne contre deux coprésidents des Jeunes UDC pour violation de la norme pénale contre la discrimination raciale. Ces derniers avaient caricaturé les gens du voyage. La Société pour les peuples menacés (SPM) s'est réjouie de cette décision.
Keystone-SDA, js, ats
10.03.2022, 15:59
ATS
Ce verdict prouve que «les représentants d'un parti comme celui des Jeunes UDC n'ont pas le droit de faire campagne en toute impunité sur le dos des minorités telles que les Roms», a indiqué jeudi la SPM. Selon elle, les personnes ne doivent en aucun cas être rabaissées en raison de leur appartenance à une minorité.
Les deux accusés ont parlé d'un «jour noir» pour la liberté d'expression. Ils ont déclaré devant des médias à Lausanne être consternés par le jugement, même s'ils l'acceptent. Ils n'envisagent pas de recours devant la Cour européenne des droits de l'homme.
Selon eux, leur avenir politique ne doit pas être décidé par des juges étrangers mais par les électeurs. Un des deux protagonistes est candidat aux élections bernoises du 27 mars.
Peines pécuniaires
Les coprésidents des Jeunes UDC avaient fait recours au TF après avoir été condamnés en décembre 2019 à des peines pécuniaires avec sursis pour discrimination raciale. La Cour suprême avait confirmé le verdict de culpabilité rendu en première instance par le Tribunal régional Berne-Mittelland.
Ces deux protagonistes sont responsables de la diffusion sur les réseaux sociaux d'une caricature sur les gens du voyage en vue des élections cantonales bernoises de mars 2018. L'association Sinti et Roms de Suisse avait alors déposé une dénonciation pour violation de la norme pénale antiraciste.
Cette caricature présentait un homme vêtu d'un costume traditionnel suisse qui se bouche le nez devant un tas d'immondices amassé à côté de caravanes. Elle est accompagnée de l'inscription «Nous disons non à des places de transit pour des gens du voyage étrangers».
Lors de leur audition devant la Cour suprême, les deux accusés avaient déclaré qu'ils n'avaient rien contre les étrangers ni contre certains groupes. Mais ils ne voulaient pas que l'Etat outrepasse la volonté de la population et installe des aires de transit.