Indignation Condamné pour attouchements, un ex-élu valaisan travaillera avec sa victime

blue News

28.6.2024

Condamné en 2021 pour attouchements à caractère sexuel et propos grossiers, l'ex-conseiller national PDC Yannick Buttet rejoint le comité de Valais/Wallis Promotion, où travaille également Laude-Camille Chanton, la victime des attouchements pour lesquels il a été condamné. Une situation insolite qui crée le malaise et interroge.

La nomination de Yannick Buttet à la présidence de la Chambre Valaisanne de Tourisme suscite des réactions outrées et des interrogations légales.
La nomination de Yannick Buttet à la présidence de la Chambre Valaisanne de Tourisme suscite des réactions outrées et des interrogations légales.
KEYSTONE

blue News

Yannick Buttet n'en est pas à sa première controverse. En 2017, il avait été reconnu coupable de contraintes sur son ex-maîtresse, rappelle «Blick». En 2021, il fait à nouveau les gros titres lorsque l'ex-élue locale de Monthey Laude-Camille Chanton obtient sa condamnation pour attouchements sexuels. Les faits comprennent des caresses non désirées sur le dos, le cou et la cuisse. Le Valaisan est alors condamné à 45 jours-amende, avec sursis pendant quatre ans. Cette condamnation met un terme brutal à sa carrière politique.

Trois ans après sa condamnation pénale, Yannick Buttet se retrouve dans le même espace professionnel que sa victime.

En effet, Laude-Camille Chanton travaille au sein de Valais/Wallis Promotion, où Yannick Buttet a récemment obtenu un siège en tant que président de la Chambre Valaisanne de Tourisme, comme l'a récemment révélé la télévision régionale valaisanne «Canal 9». Une cohabitation forcée qui risque bien d'être pesante...

L'ex-élue locale de Monthey Laude-Camille Chanton avait obtenu la condamnation de Yannick Buttet en 2021.
L'ex-élue locale de Monthey Laude-Camille Chanton avait obtenu la condamnation de Yannick Buttet en 2021.
PLR Monthey

La nomination de Yannick Buttet à la présidence de la chambre de tourisme suscite désormais des réactions outrées et des interrogations légales.

«Il devrait être rayé de l'ensemble des postes de pouvoir»

Le «Collectif féministe Valais» se dit «révolté». Dans une lettre ouverte publiée sur Instagram, le groupe de femmes «s'insurge contre cette nomination»: «Comment un agresseur peut-il être encore aujourd'hui élu à la tête d'une institution cantonale?»

Le collectif «regrette qu'après une décennie marquée par le mouvement #metoo, de tels personnages se voient encore confier des postes de pouvoir», et estime qu'avec «un tel bagage derrière soi, l'enfant du pays devrait être rayé de l'ensemble des postes à responsabilité.»

Et sur le plan légal?

«Dans le droit suisse, rien n'impose d'office que deux personnes qui ont eu un litige pénal soient éloignées», indique à «20 Minutes» Me Nicolas Mattenberger, avocat spécialiste du droit du travail. «A moins qu'une disposition explicite ne le précise dans la condamnation», ajoute-t-il.

Toutefois, le droit des obligations et le droit de la fonction publique imposent aux employeurs de protéger la santé de leurs salariés. «Un employé, – ou employeur –, pourrait brandir cette disposition légale pour protéger une victime d'un collègue abuseur. Et ça peut aller jusqu'au licenciement», précise l'avocat.