Prague Confondue avec une autre patiente, elle se fait avorter contre son gré

blue News

4.4.2024

Le 25 mars dernier, une femme enceinte de quatre mois s'est rendue à l'hôpital universitaire de Bulovka à Prague pour un examen de routine. Suite à une confusion avec une autre patiente, elle a subi un avortement par erreur.

La femme enceinte aurait signé un formulaire de consentement contenant le nom de l'autre patiente.
La femme enceinte aurait signé un formulaire de consentement contenant le nom de l'autre patiente.
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L'erreur est due à une confusion avec une autre patiente d'origine asiatique qui devait subir un curetage, une intervention pratiquée pour vider le contenu de l'utérus après une fausse couche ou un accouchement. La femme enceinte de quatre mois et en parfaite santé a été soumise à cette opération malgré elle, ce qui a entraîné une fausse couche. C'est l'histoire tragique relayée par «Le Parisien».

La porte-parole de l'hôpital, Eva Stolejda Libigerová, a admis qu'un «événement indésirable» s'était produit dans leur clinique de gynécologie et d'obstétrique, qu'elle attribue à de graves violations du règlement intérieur par les employés concernés.

Dans une déclaration au média tchèque «Prahain.cz», la porte-parole de l'hôpital a exprimé des «regrets profonds et des excuses à la patiente et à sa famille», promettant de «tout faire pour atténuer les dommages autant que possible et la dédommager».

Le rôle de la barrière de la langue 

Le personnel de l'hôpital a expliqué que cette erreur était due à la barrière de la langue, la patiente ne parlant pas tchèque. Malgré son incompréhension des explications préopératoires, elle aurait signé un formulaire de consentement contenant le nom de l'autre patiente. De plus, dans la salle d'attente, elle aurait répondu au nom de cette dernière avant d'être emmenée en salle d'opération.

L'avocate de la victime, Dagmar Raupachová, a critiqué le personnel hospitalier pour ne pas avoir remarqué que la patiente avait signé un formulaire qu'elle ne comprenait pas. «Ils auraient dû choisir une procédure différente, soit par une explication du médecin qui s’assure que le patient a compris, soit appeler un interprète», regrette-t-elle.

Le personnel impliqué a été mis à pied en attendant une enquête interne complète, et des mesures disciplinaires seront prises si des violations des procédures de travail sont avérées, a fait savoir la porte-parole. 

Le député et médecin tchèque Kamal Farhan a déclaré que l'hôpital devrait indemniser la femme si une faute est prouvée, même si «personne ne peut remplacer la perte subie par cette mère par des moyens financiers». En République tchèque, l'avortement est autorisé jusqu'à la 12e semaine de grossesse, quel que soit le motif.