Faits divers Coronavirus: dans les bureaux désertés, les plantes vertes reçoivent un dernier arrosage

AFP

17.3.2020 - 11:45

Dans les bureaux désertés, les plantes vertes reçoivent un dernier arrosage
Dans les bureaux désertés, les plantes vertes reçoivent un dernier arrosage
Source: AFP

«Je fais mes derniers passages en entreprise avant midi»: Aurore, technicienne paysagiste, a reçu la consigne d'arrêter sa tournée d'entreprises parisiennes mardi à midi, conformément aux consignes gouvernementales pour lutter contre la diffusion du coronavirus.

Arrosoir à la main, elle visite des bureaux désertés pour donner les derniers soins aux plantes vertes avant confinement.

«Bien sûr, c'est du vivant, les plantes vont souffrir, mais notre santé passe avant tout», lance-t-elle, fataliste. «Et il faut bien reconnaître que je suis un vecteur possible du virus, car je passe d'entreprise en entreprise», ajoute-t-elle, lucide.

Son employeur, les Vergers de Gally, livre des paniers de fruits dans plus de 200 entreprises et prennent soin de plantes et de murs végétaux.

Aurore arbore un masque «personnel», qu'elle avait gardé depuis une bronchite sévère le mois de juin dernier. «Des masques, on n'en trouve plus nulle part».

Elle retournera chez elle à Nanterre à midi en voiture pour ne plus en sortir. «Les enfants sont à la maison, ils tournent en rond, c'est le calvaire, c'est sûr que j'étais mieux ici à arroser mes plantes», soupire-t-elle.

Son mari, manager d'une entreprise d'informatique, tente tant bien que mal de passer des coups de fils et d'organiser des téléconférences depuis la maison. «Il est ravi que je m'arrête, il m'attend de pied ferme», sourit-elle.

Les entreprises qu'elle a visitées mardi matin sont quasiment vides, à l'exception des personnels de sécurité. «Ce matin j'étais chez Chaumet, c'est sûr qu'avec les bijoux, ils ont besoin des vigiles!«, s'exclame-t-elle.

Les fleuristes ont dû fermer, comme tous les commerces non essentiels, et Aline, fleuriste dans le IXe arrondissement parisien, distribue les bouquets sur le trottoir. «On va pas tout laisser pourrir», dit-elle.

Philosophe, elle applique les consignes et conclut dans un sourire: «Tout ça, c'est pas grave, tant qu'on a la santé».

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