Coronavirus Le bilan grimpe à 106 morts, l'évacuation d'étrangers s'organise

ATS

28.1.2020 - 07:11

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France et le Japon, se mobilisaient mardi pour organiser l'évacuation de leurs ressortissants de Wuhan. La localité chinoise est l'épicentre d'une épidémie de pneumonie virale dont le bilan dépasse désormais 100 morts en Chine.

Wuhan, métropole du centre du pays où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, puis la quasi-totalité de la province du Hubei sont coupés du monde depuis jeudi par les autorités dans l'espoir d'endiguer l'épidémie. Quelque 56 millions d'habitants sont concernés.

Alors que ce confinement a pris au piège des milliers d'étrangers dans la région, plusieurs pays comme les Etats-Unis, la France, le Japon ou le Maroc préparent l'évacuation de leurs ressortissants.

Un vol pour évacuer le personnel du consulat des Etats-Unis à Wuhan partira mercredi matin, heure chinoise, à destination de la Californie, a annoncé le département d'Etat. Sur ce vol, initialement prévu mardi, des sièges seront proposés à d'autres ressortissants américains «en fonction des places disponibles».

Pas d'Helvètes à rapatrier

Le Japon devait envoyer mardi à Wuhan un avion pour évacuer environ 200 de ses ressortissants de cette ville du centre de la Chine. «Le premier vol pour l'aéroport de Wuhan partira ce soir, et nous apporterons également des fournitures telles que des masques et des combinaisons de protection pour les Chinois ainsi que pour les ressortissants japonais», a expliqué le ministre japonais des affaires étrangères à la presse.

Quelque 650 Japonais de Wuhan ont exprimé le souhait de rejoindre le Japon, dont le gouvernement prévoit d'autres vols ultérieurs afin de rapatrier tous ceux qui le désirent.

La France prépare de son côté une évacuation aérienne de ses ressortissants ainsi que d'autres Européens, avec un vol «a priori au milieu de la semaine». Environ 500 Français sont inscrits sur la liste consulaire locale, mais leur nombre total pourrait être de l'ordre du millier, Wuhan accueillant, outre des usines de Renault et PSA, de nombreux étudiants français. Les personnes rapatriées seront soumises à une période de quarantaine.

D'autres pays comme l'Allemagne ou la Thaïlande ont dit réfléchir eux aussi à des évacuations. L'ambassade de Suisse et les consulats ont contacté par écrit tous les ressortissants suisses en Chine. Hormis quatre qui ont décidé de rester à Wuhan, les autorités n'ont pas d'informations quant à d'autres Helvètes bloqués. Aucun n'est annoncé comme malade.

Voyages déconseillés

Le nombre de victimes a bondi à 106 morts et celui des cas confirmés dépasse 4500 dans toute la Chine, selon un bilan des autorités mardi. La ville de Pékin a fait état lundi de son premier décès, un homme de 50 ans revenu de Wuhan.

Une cinquantaine d'autres malades ont été répertoriés dans le reste du monde, et une douzaine de pays ont été atteints par le virus, de l'Asie et l'Australie à l'Europe et à l'Amérique du Nord. Un premier cas de contamination a été confirmé lundi en Allemagne, qui devient le deuxième pays touché en Europe après la France.

De nombreux pays ont renforcé les mesures de précaution à leurs frontières, la Mongolie devenant le premier à fermer les points de passage routiers avec la Chine. Dans le même temps, les personnes originaires du Hubei ont été interdites de séjour en Malaisie. Si plusieurs déconseillaient déjà de se rendre dans le Hubei, l'Allemagne a franchi un cap lundi en déconseillant carrément de se rendre en Chine. Washington lui a peu après emboîté le pas.

Reprise suspendue

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui juge la menace «élevée» sans toutefois déclencher une alerte sanitaire internationale, a indiqué lundi qu'elle ne savait pas encore si les personnes infectées étaient contagieuses avant de présenter les symptômes de la maladie, comme l'affirment certains responsables sanitaires chinois.

La menace de propagation est d'autant plus grande que le maire de Wuhan a déclaré dimanche que 5 millions de personnes avaient quitté cette métropole de 11 millions d'habitants avant le Nouvel An chinois, tombé cette année le 25 janvier.

Les autorités chinoises ont décidé de prolonger de trois jours, jusqu'au 2 février, les longs congés du Nouvel An (sept jours fériés), afin de retarder les retours massifs vers les villes de centaines de millions de travailleurs migrants et réduire les risques d'extension de l'épidémie.

De même, le début du semestre de printemps dans les écoles, collèges, lycées et universités a été reporté, a indiqué mardi le ministère de l'Education, sans avancer de date pour la reprise des cours.

Propagation renforcée

«La capacité de propagation du virus s'est renforcée», ont déclaré dimanche de hauts responsables sanitaires chinois, même s'il ne s'avère pas «aussi puissant que le Sras», un précédent coronavirus qui avait fait des centaines de morts au début des années 2000.

La crise fait craindre une fragilisation supplémentaire de l'économie chinoise, voire mondiale, entraînant lundi un décrochage des Bourses au Japon, en Europe et à Wall Street. Tokyo perdait encore 0,86% mardi en milieu de matinée.

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