Paris Démantèlement du «campement du crack» de Forceval par la police

ATS

5.10.2022 - 08:42

Le campement de Forceval, dans le nord-est de Paris, où se rassemblent une centaine de consommateurs de crack depuis un an, a commencé à être démantelé mercredi matin par les forces de police, a annoncé Gérald Darmanin.

Crack à Paris: évacuation du campement de Forceval par la police

Crack à Paris: évacuation du campement de Forceval par la police

Le campement de Forceval, dans le nord-est de Paris, où se rassemblent une centaine de consommateurs de crack depuis un an, est démantelé par la police, avec l'objectif affiché d'empêcher sa reconstitution ailleurs dans la capitale.

05.10.2022

5.10.2022 - 08:42

«Sur mon instruction, le préfet de police procède au démantèlement définitif du "campement du crack" du square Forceval. 1'000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs», a tweeté le ministre de l'Intérieur au moment où les forces de l'ordre entraient dans le camp, comme l'a constaté une journaliste de l'AFP.

Peu avant 07H00, un important dispositif policier s'est déployé autour du campement, en présence du préfet de police de Paris, Laurent Nunez.

«Au total, près de 1'000 policiers seront mobilisés sur 24h, à la fois pour mener à bien l'opération, mais également les jours suivants pour sécuriser les différents secteurs stratégiques et ainsi éviter la reconstitution d'un autre point de fixation», a-t-on expliqué au ministère de l'Intérieur.

Gérald Darmanin a «donné comme instruction qu'aucun campement de ce type ne doit se reconstituer ailleurs», a-t-on ajouté.

Le ministère a souligné que cette opération était «inédite puisque le phénomène du crack touche le nord-est parisien depuis plusieurs dizaines d'années».

La Place Beauvau a précisé que «les personnes recherchées seront interpellées, tout comme les étrangers en situation irrégulière qui seront placés en CRA (Centre de rétention administrative, ndlr) en vue de leur expulsion». «Les autres occupants seront orientés vers des dispositifs d'hébergement avec accompagnement médico-social ou dans des unités de soins».

Pour le nouveau préfet de police de Paris Laurent Nuñez, la problématique du crack dans la capitale figurait dans sa feuille de route confiée par le ministre de l'intérieur. Le 25 septembre, il avait promis que le site fermerait.

Un an plus tôt, la préfecture de police de Paris avait décidé de déplacer sur ce site sans aucun abri des consommateurs de crack – un dérivé fumable de la cocaïne très addictif – qui se concentrent dans le nord-est parisien depuis une trentaine d'années.

Leur arrivée a fortement perturbé la sécurité publique des quartiers alentour, provoquant manifestations et recours en justice pour exiger l'évacuation du campement.

D'après les acteurs associatifs, entre 300 et 400 personnes la journée et 150 la nuit, dont 35 à 40% de femmes, étaient présents dans ce square. Les dealers y vendaient les cailloux (dose de crack à 10 euros) au milieu des consommateurs.

Situé aux confins du XIXe arrondissement de Paris, le square est bordé par le périphérique, une zone événementielle grillagée et un grand rond-point menant au quartier populaire des Quatre-Chemins, à cheval entre les communes de Pantin et d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis.

Depuis un an, les habitants de ce quartier et de celui de la Villette à Paris n'ont eu de cesse de se plaindre des agressions, vols et autres nuisances engendrés par l'installation des consommateurs de crack.

Le 24 septembre, à la date anniversaire de leur déplacement, 500 manifestants avaient défilé dans les rues de Pantin et Aubervilliers pour dénoncer un «laisser-faire» des autorités et exiger l'évacuation du campement.

ATS