Hôpital de Tavel Décès devant les urgences fermées: l'affaire est close

Il n'y aura pas de poursuites suite au décès en août 2020 d'une patiente qui s'est retrouvée devant les urgences fermées de l'hôpital Tavel (FR). Le ministère public a rendu le 9 mai une ordonnance de non-entrée en matière, indique lundi l'Hôpital fribourgeois (HFR).

Dans son ordonnance, la procureure générale adjointe souligne que, selon les experts, si les Urgences du site de Tavel de l'HFR avaient été en fonction, ses médecins ne seraient pas parvenus à sauver la patiente âgée de 80 ans. L'ordonnance n'est pas définitive, elle peut encore faire l'objet d'un recours, précise l'institution.

L'octogénaire avait été amenée par un proche aux urgences de l'HFR Tafers. Or les portes de ce service, tout comme celles du site de Riaz, étaient fermées la nuit depuis le 17 mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. La femme était décédée sur les lieux, malgré les tentatives de réanimation effectuées par le personnel de l'hôpital et le SMUR.

Suite à ce décès, la Direction de l'HFR avait décidé d'ouvrir une enquête administrative. Les investigations ont porté non seulement sur les événements du 10 août 2020 mais aussi de manière plus large sur la fermeture des urgences durant la nuit. Comme le volet pénal de l'affaire est clos, l'HFR a décidé de publier le résultat de cette enquête «par souci de transparence».

Organisation pas optimale

La décision de fermeture nocturne a été communiquée en interne par les canaux habituels et à l'extérieur par des annonces répétées dans les médias régionaux et des circulaires aux communes. Selon le rapport, ces mesures de communication étaient «pertinentes et adéquates». Toutefois, en raison de la surcharge générale d'information pendant la pandémie, il s'est avéré que l'information n'a été qu'en partie reçue par la population.

La mise en œuvre de la fermeture des urgences a été effectuée par «l'organisation transversale en place». Pour les auteurs de l'enquête, il aurait été préférable qu'un groupe de travail spécifique eût été créé à cet effet. Un tel organe aurait permis de s'assurer que les personnes responsables soient informées rapidement des problèmes afin de pouvoir les traiter efficacement.

Le rapport pointe également des manquements dans la répartition des responsabilités. Ces dernières n'ont pas été suffisamment définies et n'ont pas été clairement communiquées en interne et aux sites. De plus, il n'y a pas eu de reporting réglementé sur les mesures prises sur place et les problèmes constatés.

Le Conseil d'administration et la Direction de l'HFR jugent les conclusions et les recommandations de l'enquête pertinentes. Ils rappellent qu'ils ont pris des mesures dès 2021 afin de consolider la gouvernance, l'organisation et la communication opérationnelle de l'hôpital.