«AC!! Anti-Corruption»Démission de Jean Rottner: plainte contre X
ATS
13.1.2023 - 14:13
Une plainte pour «favoritisme» et «prise illégale d'intérêts» a été déposée contre X au parquet national financier (PNF) après des articles évoquant l'activité de conseil de l'ex-président de la région Grand Est Jean Rottner alors en poste, a-t-on appris vendredi auprès de l'association à l'origine du signalement.
13.01.2023, 14:13
13.01.2023, 16:04
ATS
Cette plainte de «AC!! Anti-Corruption», représentée par Me Vincent Poudampa, a été adressée au PNF mercredi, selon le bordereau du recommandé consulté par l'AFP.
Déposée contre X et contre «toute personne ayant commis ou concouru à la réalisation des infractions en qualité d'auteur, ou co-auteur ou complice», elle ne vise pas explicitement Jean Rottner, qui a démissionné de la présidence de la région Grand Est fin décembre pour partir dans le privé. La plainte fait suite à des articles affirmant qu'il occupait d'octobre 2019 à mars 2022 un poste de consultant au sein d'une société, Adhoc, fondée par Hugues Anselin.
Selon Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) et Rue89 Strasbourg, auquel M. Rottner a confirmé sa collaboration avec Adhoc, cette activité lui aurait rapporté 150'000 euros. Dans le même temps, une autre société de chasseurs de têtes, coprésidée par Hugues Anselin, a travaillé pour la région présidée par Jean Rottner, indiquent les deux médias.
Selon les DNA, ce cabinet aurait notamment remporté un marché de recrutement pour le compte de la région de six cadres, «d'un montant de 60'000 euros». Interrogé par Rue89, Hugues Anselin a indiqué que le cabinet de recrutement «avait déjà la Région Alsace comme client» avant la réforme territoriale de 2015 et la création des grandes régions.
Pluie de critiques
La plainte évoque des faits «édifiants» et réclame «l'ouverture d'une instruction pénale». Elle pointe le fait que «le désormais ex-président de la région Grand Est, qui a quitté contre toute attente ses fonctions pour devenir directeur régional d'une société de promotion immobilière, s'avère (...) avoir également été payé lors de son mandat par une société qui a pu obtenir des contrats de recrutement».
Jean Rottner (LR) avait annoncé le 20 décembre qu'il quittait la vie publique et se retirait de «l'ensemble de (ses) mandats» en raison «d'impératifs familiaux», avant d'annoncer quelques jours après rejoindre le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités, une annonce qui a suscité une pluie de critiques chez les élus régionaux.
Il avait obtenu un avis «compatible avec réserve» de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour rejoindre Réalités.
Nouveau président
De son côté, le nouveau président de la région Grand Est à la suite, le centriste Franck Leroy s'affiche comme un opposant déterminé à l'extrême droite et se pose en défenseur du tissu économique régional.
«Je suis centriste dans le sens où j'ai toujours considéré que le clivage droite-gauche était très artificiel», confie Franck Leroy, élu vendredi à la tête de l'institution régionale par une majorité composite allant des Républicains au Parti Radical, en passant par l'UDI et le Modem.
Soutien d'Emmanuel Macron, Franck Leroy exprime a contrario une certaine distance avec le nouveau chef du parti LR au niveau national, Eric Ciotti. Attaché à la formation d'Edouard Philippe, Horizons, le nouveau président de région a néanmoins choisi dernièrement de ne pas y renouveler son adhésion.
Quittant le costume de maire d'Epernay (Marne) qu'il occupait depuis 2000, Franck Leroy s'apprête désormais à ferrailler avec l'extrême droite, première force d'opposition dans l'hémicycle régional.