TurbulencesOn peut désormais savoir à l'avance si notre vol sera perturbé
Relax
18.1.2024 - 16:45
(ETX Daily Up) – Si vous voyagez en avion mais que vous êtes sujets aux angoisses en raison de possibles turbulences, vous ne pourrez plus vous en passer! Une carte interactive et gratuite indique les zones potentielles où votre appareil pourrait vivre des secousses au cours de l'itinéraire.
18.01.2024, 16:45
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«Veuillez regagner votre siège et attachez votre ceinture»... N'importe quel passager d'un avion est capable d'identifier la cause de ce genre de rituel. «Nous allons traverser une zone de turbulence», voilà que l'annonce de la cheffe de bord confirme notre avis. Et même s'il s'agit d'un événement courant (sans mauvais jeu de mots) lors d'un déplacement dans le ciel, il est rarement au goût de tout le monde. L'aviophobie reste une réalité, même dans un contexte où les déplacements en avion ont été considérablement stimulés par l'essor des compagnies low cost dans les années 90 et l'achat en ligne des billets. Sans aller jusqu'à ce type d'angoisse parfois paralysante, d'autres passagers, qui ne craignent pas de monter dans un appareil, ne sont pas pour autant rassurés d'entendre que leur avion s'apprête à traverser une zone de turbulence.
De nombreux passagers risquent ainsi de prendre l'habitude de se connecter à cette carte interactive, mise en ligne gratuitement. Repérée par le journal britannique DailyMail, cette plateforme esquisse les potentielles zones de turbulence d'un voyage. Il suffit de saisir l'aéroport de départ et celui de la destination pour que le site Turbli.com identifie le prochain vol au cours des 24 ou 36 prochaines heures. Il ne s'agit pas seulement de savoir si l'appareil est promis à un voyage agité, mais de connaître plus précisément les zones – ou plutôt les moments du vol qui seront potentiellement soumises à des secousses. La carte présente en effet l'ensemble du trajet et indique par le biais d'un code couleur allant du bleu clair au rouge les endroits où il pourrait y avoir des turbulences. On l'aura compris, le rouge concerne les zones de turbulences sévères. C'est on ne peut plus fiable puisque ce sont les données utilisées par les pilotes eux-mêmes qui servent de base à cette carte interactive. Précisément, les données sont extraites de modèles météorologiques développés par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). Par ailleurs, la carte est actualisée toutes les six heures.
Autre solution pour se rassurer (ou pas): consulter le classement établi par Turbli.com au sujet des itinéraires aériens les plus fréquemment sujets aux turbulences. Les passagers (européens ou américains) les plus craintifs seront sans doute rassurés de savoir que les voyages concernés se trouvent surtout en Chine, sur la base de l'analyse de 150.000 routes aériennes effectuées en 2023. Dans le top 10 des voyages «les plus turbulents», l'Europe n'est impliquée que pour les itinéraires entre Milan et la Suisse, en l'occurrence Genève et Zurich.
La publication de cette carte est d'autant plus intéressante que l'on a appris l'année dernière l'augmentation de la fréquence des turbulences dites sévères depuis ces 40 dernières années. Dans une étude publiée dans la revue Geographical Research Letters, un chercheur de l'université de Reading, au Royaume-Uni, avait calculé que ce type de turbulences avait progressé de 55% entre 1979 et 2020 sur l'Atlantique Nord, l'un des trajets les plus fréquentés au monde. Le dérèglement climatique avait été clairement mis en cause puisque l'augmentation des gaz à effet de serre provoque davantage de changements soudains dans la vitesse ou la trajectoire du vent.
Pour autant, on pourrait imaginer que les turbulences soient un jour un lointain souvenir même dans le contexte climatique que l'on connaît. Une entreprise autrichienne a annoncé l'automne dernier avoir mis au point une technologie capable d'identifier de prochaines zones de turbulences. La société Turbulence Solutions a en effet établi un programme intégrant les données d'une balise placée au niveau des ailes de l'avion. Non seulement cette technologie pourrait rassurer les passagers, mais en plus elle pourrait limiter les retards – ou les allongements de temps de trajets, sans compter la réduction des dégâts que génèrent les colères du ciel sur un appareil.