Règlements de comptes entre gangs Dans le Doubs, les procédures pour trafic de stupéfiants explosent

ATS

15.3.2023 - 17:57

Le département du Doubs a vu ces derniers mois le nombre de procédures liées au trafic de drogue exploser, a relevé mercredi le procureur de la République Etienne Manteaux. Une guerre de gangs entre dealers bat son plein à Besançon.

Les règlements de comptes se sont multipliés ces dernières années à Besançon, notamment dans le quartier de Planoise (ici en 2020, archives).
Les règlements de comptes se sont multipliés ces dernières années à Besançon, notamment dans le quartier de Planoise (ici en 2020, archives).
ATS

«On assiste à des règlements de comptes entre bandes rivales et Besançon est particulièrement touchée», a relevé le magistrat à l'occasion d'un point de presse pour faire le bilan sur la délinquance dans le département pour 2022 et début 2023.

Ainsi, en 2022, 1712 personnes ont été mises en cause dans des affaires liées aux stupéfiants dans le Doubs, où 5,4 tonnes d'herbe de cannabis ont été saisies.

Les règlements de comptes se sont multipliés ces dernières années dans la capitale franc-comtoise, notamment dans le quartier de Planoise, théâtre de plusieurs fusillades meurtrières sur fond de guerre de territoire entre revendeurs de drogue.

Dans ce seul quartier, l'action de la sécurité publique a conduit en 2022 à l'interpellation de 635 personnes, à la saisie de plus de 21 kilos de cannabis, 4 kilos d'héroïne et 3 kilos de cocaïne, ainsi que de 15 armes à feu.

Au moins trois morts

Cette montée de la violence a conduit à la mort d'au moins trois personnes à Besançon ces derniers mois: un jeune de 15 ans avait été tué dans une fusillade mi-décembre, un autre homme a été abattu fin février et le cadavre en partie calciné d'un troisième, tué d'une balle dans la tête, a été découvert la semaine passée. Une autre personne est toujours portée disparue.

Ces violences sont telles que policiers et gendarmes ont obtenu davantage d'informations ces derniers jours de la part des personnes interpellées: «Manifestement, certains délinquants ont peur de ce qui est en train de se passer à Besançon», où des individus «n'hésitent pas à donner la mort, voire à brûler des corps», avait estimé lundi Etienne Manteaux.

Selon lui, «il y a un sentiment de peur qui conduit certains délinquants ou certains témoins (...) à parler à la gendarmerie», ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

Par ailleurs, l'année 2022 a été caractérisée dans le Doubs par une forte augmentation des violences intra-familiales, avec une hausse de 43,4% du nombre de victimes par rapport à 2021, dont 80% sont des femmes.