Victime du réchauffement climatiqueDans les Alpes, une station de ski ferme définitivement
AFP
7.10.2024
Dans le cadre d'un référendum municipal organisé dimanche, les habitants de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) ont validé la fin de l'activité ski dans la station du Grand Puy, gérée par la commune.
AFP
07.10.2024, 10:01
Marjorie Kublun
Ce domaine skiable de 24 kilomètres de pistes, sur les hauteurs de la commune, entre 1.370 mètres et 1.800 mètres d'altitude, avait été fragilisé par le réchauffement climatique.
L'absence régulière de neige avait occasionné une chute de la fréquentation et la structure cumulait des centaines de milliers d'euros de pertes par an, selon la mairie.
Face à cette situation difficile, les élus de cette commune de la vallée de la Blanche avaient, le 22 juillet, majoritairement voté (douze votes «pour», une abstention et deux «contre") en faveur d'une délibération ayant pour objet "la fermeture des remontées mécaniques au 1er novembre», la «cession de l'ensemble du matériel (télésiège, téléskis, enneigeurs, dameuses...)» et la «diversification des activités avec une enveloppe de 150.000 euros de part d'autofinancement sur cinq ans».
Soumise à référendum par la municipalité, cette délibération a donc été adoptée dimanche, par 71,31% des votants, avec une participation de 57,93%, soit 756 des 1.305 citoyens inscrits sur les listes électorales.
La municipalité envisage désormais de proposer de nouvelles activités à ses visiteurs, «des activités de sport et de nature respectueuses de l'environnement», a précisé le maire, Laurent Pascal.
La transformation d'une retenue collinaire en lac de pêche et la construction d'un stade de trail sont notamment évoquées. La mairie assure que ces projets seront décidés en concertation avec la population.
Dimanche, la communauté de communes de Matheysine (Isère) a également acté la fin des subventions pour la station de ski de l'Alpe du Grand Serre, qui devrait donc fermer après 85 ans d'existence.
Plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 70, en grande majorité des micro-stations familiales ou communales non rentables situées en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral, doctorant à l'université de Grenoble spécialiste des stratégies de reconversion.
Le réchauffement climatique, qui rend la neige plus incertaine, complique également la donne des stations touristiques depuis les années 2000.