France De Courbet à Monet, la nature triomphe au musée d'Ornans

ATS

18.3.2024 - 08:33

Le musée Courbet d'Ornans, ville natale du chantre du réalisme, fait peau neuve avec un parcours permanent repensé et enrichi d'une douzaine d'oeuvres prêtées à titre exceptionnel.

Des toiles de Gustave Courbet sont également visibles en Suisse. En 2017, le canton du Jura avait annoncé avoir hérité d'une oeuvre inédite du peintre français, intitulée "Paysage du Jura" (1872). Le tableau a été exposé au Musée jurassien d'art et d'histoire de Delémont (archives).
Des toiles de Gustave Courbet sont également visibles en Suisse. En 2017, le canton du Jura avait annoncé avoir hérité d'une oeuvre inédite du peintre français, intitulée "Paysage du Jura" (1872). Le tableau a été exposé au Musée jurassien d'art et d'histoire de Delémont (archives).
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«Le nouvel accrochage offre un dialogue entre Gustave Courbet et certains de ses contemporains et permet de découvrir comment ces artistes ont révolutionné le genre du paysage en France», note Christine Bouquin, présidente du conseil départemental du Doubs, propriétaire du musée.

Le musée d'Orsay à Paris et le musée des Beaux-Arts Jules-Chéret de Nice ont prêté, «pour plusieurs années», 12 oeuvres importantes de Gustave Courbet (1819-1877) et de ses contemporains, dont les peintres paysagistes de l'école de Barbizon, Camille Corot, Théodore Rousseau ou encore Constant Troyon, pour cette exposition baptisée «De Courbet à Monet, le triomphe de la nature».

Ces prêts viennent enrichir l'exposition permanente du musée d'Ornans qui détient «la plus importante collection publique au monde» d'oeuvres de Courbet, selon le conservateur Benjamin Foudral.

Le visiteur emprunte d'abord une galerie vitrée suspendue au-dessus de la rivière la Loue, ouverte sur les falaises abruptes d'Ornans, donnant ainsi à voir grandeur nature les paysages de prédilection peints par Courbet.

La première partie de l'exposition, installée dans les petites pièces de la maison d'enfance de l'artiste, a été conservée. «Elle raconte un Gustave Courbet très différent de celui rencontré dans les grands musées nationaux, celui qui parle de sa jeunesse ornanaise», relève M. Foudral. Fils d'une importante famille de paysans, «il a fait de ce territoire le fer de lance de sa révolution picturale et sociale».

«Le saut du Doubs»

La deuxième partie du parcours, modernisée, débute avec «Tempête, côtes de Belle-Île», de Claude Monet (1840-1926), prêté par le musée d'Orsay, à l'occasion des 150 ans de l'impressionnisme. La toile dialogue avec «Le saut du Doubs» et de nombreux paysages de mer peints par Courbet pour illustrer la force de la nature.

Courbet et Monet se rencontrent en Normandie, où ils peignent ensemble. Courbet sera le témoin de mariage de Monet, l'un des seuls à venir rendre visite au peintre communard en prison.

«Avec ses portraits animaliers», tels que «Le chevreuil chassé aux écoutes, printemps» ou «Le renard pris au piège», comme Courbet lui-même pris au piège de la critique, le peintre d'Ornans «bouleverse aussi les codes de la représentation en choisissant ses sujets dans son quotidien», poursuit Benjamin Foudral. L'exposition aborde également l'intérêt de l'artiste pour les nus féminins.