Allemagne De retour au pays après 33 ans de prison

ATS

17.12.2019 - 13:53

Jens Söring à son arrivée à Francfort.
Jens Söring à son arrivée à Francfort.
Source: KEYSTONE/AP/arn jai

Après 33 ans passés en prison aux Etats-Unis pour un double meurtre, le fils de diplomate allemand Jens Söring, qui se dit innocent, est revenu mardi en Allemagne où il a été extradé.

Il a atterri à l'aéroport de Francfort vers midi et devait ensuite s'adresser à la presse.

Les autorités de l'Etat de Virginie avaient prononcé fin novembre la grâce partielle de cet homme âgé de 53 ans et son extradition vers l'Allemagne, assortie d'une interdiction de revenir aux Etats-Unis.

Incarcéré en 1986, il purgeait une peine à perpétuité après avoir été reconnu coupable du meurtre particulièrement brutal des parents de sa petite amie Elizabeth Haysom.

Leurs corps avaient été retrouvés un an plus tôt à leur domicile en Virginie, criblés de coups de couteaux.

«Je pensais qu'il s'agissait d'amour»

Agé de 18 ans à l'époque, il avait dans un premier temps avoué les crimes, au motif que le couple désapprouvait leur relation, avant de se rétracter. Il a expliqué par la suite être passé aux aveux uniquement pour épargner à sa petite amie le risque d'une condamnation à mort.

En tant que fils de diplomate, il avait alors pensé – à tort – jouir de l'immunité diplomatique.

L'affaire avait fait beaucoup de bruit en Allemagne et aux Etats-Unis. Le jeune couple, soupçonné dès le début par la police, s'était enfui du pays avant d'être arrêté en Grande-Bretagne, puis extradé aux Etats-Unis pour être jugé.

Elizabeth Haysom, qui avait reconnu avoir été complice, avait elle aussi été condamnée à la prison à vie. La Canadienne doit également être prochainement libérée et extradée dans son pays d'origine.

Jens Söring clame son innocence et accuse son ancienne flamme. En 2016, il déclare dans un film documentaire sur son histoire: «j'ai détruit ma vie, parce que je pensais qu'il s'agissait d'amour. Mais ce n'était pas le cas».

Plusieurs livres publiés

La libération de M. Söring est «une bonne nouvelle», a jugé un responsable du parti chrétien-démocrate (CDU), chargé des relations transatlantiques. Les faits montrent «que de nombreux doutes demeurent concernant son implication» dans les meurtres, a déclaré Peter Beyer jeudi dans un entretien à la radio Deutschlandfunk.

Aucune des traces d'ADN retrouvées sur les lieux du crime n'était ainsi compatible avec l'Allemand.

Jens Söring a publié plusieurs livres en prison, sur son histoire mais aussi un roman et a dit vouloir continuer à écrire une fois rentré dans son pays.

Sa mère est dans l'intervalle décédée. Il n'a plus aucun contact avec son père.

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