Au moment où les Russes ont lancé l'invasion de l'Ukraine le 24 février dernier, Palych a directement compris ce que cela allait entraîner: des blessures de guerre et une grande souffrance. Et sa formation d'ambulancier allait forcément être utile pour aider au front.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Des ambulanciers au coeur de l'«abattoir» de Bakhmout
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
Jour après jour, les ambulanciers arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout.
«Je ne pouvais pas rester à ne rien faire. Donc, je me suis engagé au front comme volontaire», explique cet ambulancier de 35 ans au nom de guerre Palych, qui officie près de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, à Bakhmout.
Jour après jour, Palych et son équipe arpentent le front, récupèrent les blessés et les transportent au plus vite à l'hôpital principal de Bakhmout, à quelques kilomètres de l'armée russe, qui tente de prendre cette ville depuis plusieurs mois.
«Cela fait toujours peur. On n'est jamais détendu. A chaque fois, on a peur», raconte-t-il à l'AFP, ramenant un soldat avec une jambe cassée et blessé à la tête, dans un centre médical à Tchasiv Yar.
Mercenaires et prisonniers
Autrefois connu pour ses vignobles et autres mines de sel, Bakhmout est aujourd'hui devenu l'«abattoir» de l'est de l'Ukraine, du fait de sa guerre de tranchées épuisante, ses duels d'artillerie lourde et ses assauts frontaux qui caractérisent cette bataille depuis plus de six mois.
Du côté russe se mélangent des mercenaires, des repris de justice et les réservistes fraîchement appelés en septembre par le président russe Vladimir Poutine pour renforcer l'armée régulière, mis à mal par les soldats ukrainiens, abondamment armés par les alliés occidentaux de Kiev. Les forces ukrainiennes contrôlent, elles, toujours la ville et ses alentours, des zones pour la plupart gadouilleuses à l'approche de l'hiver.
«On peut comparer les combats [à Bakhmout, ndlr] à la seconde guerre mondiale, puisque les deux camps utilisent des méthodes normales sans pour autant utiliser de moyens technologiques spéciaux», analyse Serguï Zgourets, un analyste militaire et dirigeant d'une entreprise de conseil spécialisée dans la défense.
Mais le but russe n'est peut-être pas uniquement de prendre Bakhmout. Selon Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner qui est présent sur le théâtre ukrainien, l'objectif est surtout de «détruire l'armée ukrainienne» pour «réduire son potentiel au combat».
Vies chamboulées
«C'est pourquoi l'opération a été nommée 'L'abattoir de Bakhmout'», avait-il indiqué sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord.
Après plus de huit mois de conflit, les ambulanciers qui s'activent sur le front ont vu leur vie complètement chamboulée par la guerre. Avant le 24 février, Malych était, par exemple, livreur.
«Je prie le Seigneur pour que les choses se calment dans les prochains jours. J'aimerais que l'on n'ait pas à travailler autant», dit celui qui est aujourd'hui ambulancier, en attendant à l'extérieur de l'hôpital de Bakhmout.
C'est ici que les blessés du front sont emmenés en premier. A l'intérieur, Maryana, une anesthésiste de 30 ans, explique à l'AFP lors d'une pause que «la chose la plus dure pour tout médecin est quand un soldat blessé finit par mourir».
«Notre moral reste bon, mais physiquement, cela peut être compliqué, quand on reçoit beaucoup de blessés dans une journée. Quand je rentre chez moi, j'ai faim, mais je suis trop fatiguée pour manger», ajoute-t-elle.
Ces derniers jours, de nouveaux ambulanciers sont arrivés en renfort à Bakhmout, après avoir été redéployés en provenance du sud, autour de Kherson, où une contre-offensive de deux mois a mené à la libération de la ville du même nom le 11 novembre.
«Pas en vain»
Pour beaucoup d'entre eux, les combats à Bakhmout sont les pires qu'ils aient vus en neuf mois. «Avant de venir travailler ici, nous étions dans la région de Kherson. C'était dur mais pas aussi dur que là», juge auprès de l'AFP celui qui se fait appeler Octane.
Depuis la reprise de Kherson il y a presque trois semaines, l'épicentre de la guerre s'est tourné vers le Donbass, où se trouve Bakhmout. Les deux camps s'affrontent dans un mélange de steppes et de forêts, dans des conditions difficiles avec l'arrivée du froid.
Sur les réseaux sociaux pro-Kremlin, des rumeurs ont pourtant enflé ces derniers temps d'importants gains territoriaux russes. De rares succès après deux mois de défaites. Mais les analystes ont balayé la portée de ces victoires.
«Même si les forces russes ont en effet réussi à prendre le contrôle de localités au sud de Bakhmout, ces gains ne menacent pas» les lignes d'approvisionnement ukrainiennes dans la ville, selon le groupe de réflexion américain Institute for the Study of War.
Les efforts des troupes de Kiev pour garder la ville se feront sans doute à un prix élevé, accentuant encore plus la pression sur les équipes médicales sur le terrain. «Mais si cela sauve la vie d'un soldat qui peut ensuite retourner dans les rangs [de l'armée], alors mon travail n'aura pas été fait en vain», lance Palych.