Pakistan Des avocats prennent d'assaut un hôpital

ATS

11.12.2019 - 16:36

Un véhicule de la police a été incendié pendant la bataille rangée.
Un véhicule de la police a été incendié pendant la bataille rangée.
Source: KEYSTONE/AP/K.M. CHAUDARY

Au moins trois patients sont morts mercredi après qu'un groupe d'avocats a attaqué des médecins d'un hôpital de cardiologie de Lahore, capitale de l'est du Pakistan, ont déclaré plusieurs ministres provinciaux. Une camionnette de la police a également été incendiée.

«Trois patients, dont une femme âgée, sont décédés, les médecins n'ayant pu les soigner à temps car ils s'employaient à éviter l'agression», a déclaré le ministre provinciale de la santé du Pendjab.

Plus de 200 avocats, en bisbille avec les médecins de l'institut de cardiologie du Pendjab après qu'un docteur a diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo les mettant en cause, ont pris d'assaut l'hôpital, frappant le personnel et endommageant des dizaines de véhicules, a-t-elle poursuivi.

Le ministre de l'information du Pendjab, venu à l'hôpital pour faire office de médiateur entre les deux camps, a été malmené et battu par des avocats. «Aucune société civilisée ne peut tolérer un tel autoritarisme», s'est ému le ministre provincial de la justice.

Pistolets brandits

Des chaînes de télévision privées ont montré des images en direct de la bagarre, durant laquelle certains avocats ont également été vus brandissant des pistolets.

Le premier ministre pakistanais Imran Khan a ordonné au gouvernement provincial du Pendjab de prendre des mesures sévères contre toute personne impliquée.

«Plusieurs avocats ont été identifiés à partir des images télévisées et le gouvernement s'occupera d'une main de fer de tous ceux qui ont participé à l'attentat», a averti le ministre de la justice.

Les intimidations commises par les avocats ne sont pas rares au Pakistan. Plusieurs défenseurs des droits de l'homme accusent une frange de cette profession de faire pression dans les tribunaux sur les juges afin que ceux-ci condamnent systématiquement les accusés de blasphème, une question incendiaire dans le pays.

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