Tribunal pénal fédéral Des carcasses d'hélicoptère inutilisables

ATS

10.9.2019 - 18:26

Le procès d'un entrepreneur qui avait tenté d'importer en Suisse deux cellules d'hélicoptères militaires s'est poursuivi mardi devant le Tribunal pénal fédéral (archives).
Le procès d'un entrepreneur qui avait tenté d'importer en Suisse deux cellules d'hélicoptères militaires s'est poursuivi mardi devant le Tribunal pénal fédéral (archives).
Source: KEYSTONE/TI-PRESS/PABLO GIANINAZZI

Même désarmés, les deux d'hélicoptères séquestrés à Chiasso en février 2018 sont bien d'origine militaire. C'est ce qui est ressorti des témoignages des deux experts entendus mardi au procès d'un entrepreneur accusé de tentative d'importation de matériel de guerre.

Appelé à la barre du Tribunal pénal fédéral par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), le premier spécialiste a affirmé que ces deux engins sont bel et bien du matériel de guerre. Même s'il s'agit de deux carlingues (carrosseries) dépourvues de leurs turbines, rotors et radars.

«Ces appareils étaient utilisés par la marine italienne pour la lutte anti-soumarine», a expliqué cet ingénieur en aéronautique qui a lui-même piloté des hélicoptères de l'armée suisse. «En l'état, ils étaient dépourvus de tous leurs systèmes militaires», a-t-il précisé à l'agence Keystone-ATS. Pour le Seco, il s'agit néanmoins clairement de matériel de guerre».

Mandaté par l'avocat du prévenu, Me Filippo Gianoni, le second expert a affirmé de son côté que ces carcasses, que le propriétaire italo-suisse d'une société aéronautique de Cresciano (TI) voulait importer d'Italie sans autorisation du Seco, n'auraient jamais pu servir à des fins militaires.

Verdict lundi

Répondant à une question du procureur fédéral Sergio Mastroianni, cet ingénieur italien, consultant du Tribunal civil de Pavie a été catégorique: «Il aurait été absolument impossible de réutiliser à des fins militaires ces deux cellules d'hélicoptères qui avaient été dépouillées de leurs moteurs et de toutes leurs installations électriques».

Cet expert a confirmé la version du prévenu, à savoir que ces appareils importés d'Italie auraient pu être revendus à des sociétés cinématographiques ou comme pièces de rechange.

En février 2018, le Seco avait ordonné la mise sous séquestre des deux carlingues d'hélicoptère Agusta Bell AB 212 ASW, un modèle en dotation dans la marine militaire italienne. Ces engins avaient été présentés à la douane commerciale de Chiasso sans autorisation d'importation de matériel de guerre.

Condamné par ordonnance pénale à une peine pécuniaire pour tentative d'importation de matériel de guerre, le prévenu s'y était opposé et avait préféré comparaître devant la Cour des affaires pénales du TPF.

Les débats doivent reprendre vendredi avec le réquisitoire du procureur et la plaidoirie de la défense. Le verdict sera prononcé lundi 16 septembre.

Retour à la page d'accueil