Les unes après les autresL'éruption en Islande atteint des maisons qui prennent feu
dv
14.1.2024 - 18:19
Un volcan est entré en éruption dimanche à proximité du port de pêche de Grindavik, dans le sud-ouest de l'Islande, crachant de la lave depuis deux fissures dans le sol. Des habitations vides ont pris feu.
Keystone-SDA, dv
14.01.2024, 18:19
14.01.2024, 18:25
ATS
L'activité sismique s'était fortement accélérée pendant la nuit et les quelques dizaines d'habitants qui s'étaient réinstallés fin décembre dans cette petite ville, située une quarantaine de km au sud-ouest de Reykjavik, avaient été évacués vers 03h00 (04h00 en Suisse).
Deux fissures se sont ensuite ouvertes, l'une vers 08h00 à quelques 400 mètres de la ville et l'autre à la mi-journée en lisière des premières habitations, selon l'office météorologique islandais (IMO), crachant d'importantes coulées de lave orange vif.
En milieu d'après-midi, deux premières maisons ont été touchées par la lave brûlante et ont immédiatement pris feu, dégageant d'importants panaches de fumée noir, selon les images des caméras de surveillance retransmises par la télévision publique islandaise. Le feu a ensuite gagné une maison après l'autre.
«Dans une petite ville comme celle-ci, nous sommes tous comme une famille, nous nous connaissons tous comme une famille, alors c'est une tragédie de voir cela» a réagi auprès de l'AFP Sveinn Ari Gudjonsson, 55 ans, un habitant de Grindavik évacué en novembre. «C'est irréel. C'est comme regarder un film», ajoute cet homme travaillant dans l'industrie de la pêche.
Aucune vie en danger
Le président islandais Gudni Johannesson devait s'exprimer à 20H00 locales, selon la chaine d'audiovisuel publique RUV. Plus tôt, il avait assuré qu'«aucune vie n'est en danger», dans la mesure où «la ville a déjà été évacuée avec succès pendant la nuit». «Mais les infrastructures pourraient être menacées», avait-il encore dit dans un message sur X.
Il s'agit de la cinquième éruption volcanique en Islande en près de trois ans, la précédente avait eu lieu dans la soirée du 18 décembre dans ce même secteur.
Grindavik, qui compte 4000 habitants, avait été évacuée le 11 novembre par mesure de précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre – signe précurseur d'une éruption volcanique. Ces séismes ont endommagé la ville, créant d'importantes fissures dans les routes et sur les maisons et bâtiments publics.
Centrale géothermique
Peu après l'éruption du 18 décembre, les habitants avaient eu le droit d'y retourner brièvement puis de façon permanente depuis le 23 décembre, avant d'être évacués urgemment dans la nuit. Seuls quelques dizaines d'habitants avaient réinvesti leur maison.
Les autorités avaient lancé samedi soir un ordre d'évacuation de la ville d'ici lundi en raison de l'activité sismique et de son impact sur les crevasses déjà existantes dans la ville. Elles ont donc dû accélérer le rythme pendant la nuit.
Cette décision fait également suite à la disparition mercredi d'un Islandais de 51 ans qui travaillait à reboucher une crevasse dans un jardin privé lorsque le sol s'est soudainement dérobé sous ses pieds. L'homme, qui n'a pas été retrouvé, a fait une chute de plus de trente mètres dans une crevasse.
Les autorités surveillent attentivement la centrale géothermique de Svartsengi, située dans ce même secteur et qui fournit électricité et eau à environ 30'000 habitants de la région, et dont les installations sont protégées par un mur.