Russie Des membres de l'EI tués après avoir pris en otage deux gardiens de prison

AFP

16.6.2024

Plusieurs membres de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) ont été «liquidés» dimanche selon les autorités après avoir pris en otage deux agents pénitentiaires dans une prison du sud de la Russie, pays visé à de multiples reprises par des attaques.

Les forces de police russes ont bouclé les rues avoisinant la prison.
Les forces de police russes ont bouclé les rues avoisinant la prison.
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AFP

Cette prise d'otages intervenait près de trois mois après l'attentat revendiqué par l'EI contre le Crocus City Hall, une salle de concert près de Moscou, où des hommes armés avaient tué au moins 144 personnes, soit la pire attaque en près de 20 ans.

«Au cours d'une opération spéciale (...) les criminels ont été liquidés et les employés se trouvant pris en otage ont été libérés et n'ont pas été blessés», ont indiqué les services pénitentiaires dans un communiqué.

L'administration pénitentiaire avait indiqué quelques heures plus tôt que des prévenus retenaient deux gardiens dans le centre de détention numéro 1 de la région de Rostov, située aux portes du Caucase russe.

Selon une source au sein des forces de l'ordre interrogée par l'agence étatique TASS, des membres de l'EI devant comparaître en justice pour des accusations de «terrorisme» se trouvaient parmi les preneurs d'otages.

Ils étaient retranchés dans la cour du centre de détention, armés d'un canif, d'une matraque et d'une hache, selon la même source.

Les assaillants, qui étaient au nombre de six selon l'agence Interfax, avaient demandé qu'on leur fournisse une voiture et qu'on les laisse quitter le centre de détention en échange de la libération des otages.

Multiples attaques

La Russie a été visée à de multiples reprises par des attaques revendiquées par l'organisation jihadiste, bien que l'influence de l'EI reste limitée dans le pays.

Après l'attentat du Crocus City Hall, plus de 20 personnes avaient été arrêtées, dont les quatre assaillants présumés, tous originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale voisine de l'Afghanistan.

Selon des médias russes, les assaillants du centre de détention de Rostov pourraient être des hommes arrêtés en 2022 et accusés d'avoir voulu commettre un attentat contre la Cour suprême de Karatchaïévo-Tcherkessie, une république russe du Caucase à majorité musulmane.

La Russie a été confrontée à une rébellion islamiste au début des années 2000 dans le Caucase, un mouvement né du premier conflit contre la Tchétchénie séparatiste en 1994-96. Elle avait été défaite par les forces fédérales russes et ces dernières années, les incidents armés s'y sont faits rares.

Près de 4.500 Russes, notamment originaires du Caucase, ont combattu aux côtés de l'EI en Irak et en Syrie, selon des chiffres officiels.

En avril, deux combattants armés membres d'"une organisation terroriste internationale" avaient été abattus par les forces russes près de Naltchik, dans le Caucase.