L'affaire du siècle en FranceDes retraités vendent un masque 140 frs, jackpot pour le brocanteur!
dpa/toko/ATS/Trad
20.12.2023
Un brocanteur a probablement fait l'affaire de sa vie. Il a acheté à un couple de retraités un masque soi-disant sans valeur pour 140 francs et a empoché plus de quatre millions lors d'une vente aux enchères.
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20.12.2023, 07:39
20.12.2023, 08:39
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En France, un couple de retraités a vendu un masque africain pour l'équivalent de 140 francs, ignorant sa valeur réelle, à un heureux acheteur qui en a tiré... 4,2 millions de francs lors d'une vente aux enchères!
Un greffier à la retraite de 88 ans et son épouse de 81 ans avaient fait appel à un brocanteur pour se débarrasser des «vieilleries» accumulées dans leur résidence secondaire du Gard en septembre 2021.
Parmi ces objets apparemment sans valeur se trouvait un masque en bois sculpté ayant appartenu à un aïeul, ancien gouverneur colonial, qu'ils ont finalement bradé, en même temps que des lances, un couteau à circoncire, un soufflet et des instruments de musique.
«Rarissime»
Un tribunal d'Alès, dans le sud de la France, a rejeté mardi la demande du couple d'annuler l'achat effectué en 2021. Le brocanteur chargé de la liquidation du ménage dans la résidence secondaire du couple n'avait pas de connaissances particulières en matière d'objets d'art, a jugé le tribunal.
Ce n'est que plus tard qu'un expert, mandaté par la maison de vente aux enchères de Montpellier, a estimé le masque à une valeur de 300'000 à 400'000 euros. Le brocanteur aurait donc proposé au couple de payer 300'000 euros après la vente, qui s'est finalement envolée à près de quatre millions.
Selon la description qui est faite de l'objet, il s'agit en fait d'un «masque rarissime du 19ème siècle, apanage d'une société secrète du peuple Fang au Gabon», dont il ne reste qu'une dizaine d'exemplaires dans le monde.
«Négligence»
«Leur négligence et leur légèreté caractérisent le caractère inexcusable» de la demande des plaignants, a répondu le tribunal, qui n'a donc pas fait droit à leur requête d'annulation de la vente ni de récupération du montant payé par l'acheteur final.
«Mes clients sont tombés de leur chaise», a réagi leur avocat, qui n'exclut pas de faire appel. Selon lui, «le tribunal crée une nouvelle jurisprudence, (...), une obligation de renseignements. Vous, moi, tous les particuliers devront désormais demander à un professionnel, avant d'aller voir un autre professionnel...»