Photographie Des visages de l'aide sociale au Grütli

ATS

31.7.2020 - 10:29

«Itinéraires entrecoupés», une exposition de la photographe Ghislaine Heger, propose un arrêt sur images sur les personnes à l'aide sociale. A voir au Musée du Grütli, près de la mythique prairie.
«Itinéraires entrecoupés», une exposition de la photographe Ghislaine Heger, propose un arrêt sur images sur les personnes à l'aide sociale. A voir au Musée du Grütli, près de la mythique prairie.
Source: Ghislaine Heger

Le Musée du Grütli à Seelisberg (UR) accueille l'exposition de la photographe Ghislaine Heger «Itinéraires entrecoupés». Sur la symbolique prairie, elle met en lumière le parcours de bénéficiaires de l'aide sociale. Une réalité exacerbée par la crise sanitaire.

«Etre à l'aide sociale: cette expérience peut arriver à chacun d'entre nous», explique Ghislaine Heger. «Personne n'est à l'abri d'un accident de vie, un divorce, un licenciement, une enfance tourmentée ou un problème de santé non reconnu par l'assurance invalidité (AI)«.

«Tout peut s'effondrer en quelques semaines», note la photographe vaudoise qui s'est elle-même retrouvée dans cette situation pendant quelques mois. De fait, la crise du coronavirus a jeté une lumière encore plus crue sur le phénomène: la précarité a augmenté de manière spectaculaire dans le pays, souligne-t-elle.

Tous concernés

Les sans-papiers ont beaucoup été évoqués, mais ils ne représentent qu'une partie des gens dans le besoin. Aujourd'hui toutes les classes sociales et tous les niveaux d'éducation sont concernés. «Restaurateurs et indépendants font aussi partie de ceux qui sont allés chercher des sacs de première nécessité», note l'artiste.

Montrer cette exposition au Grütli pendant cette période d'incertitude a pris un sens encore plus intrinsèque à cette thématique. «L'installation traite avant tout de l'aide sociale en Suisse, mais in extenso elle parle de société, de la précarité, de la valeur du travail en Suisse».

Au-delà des idées reçues

«Itinéraires entrecoupés», c'est la rencontre de la photographe avec 23 «bénéficiaires». Agés de 19 à 64 ans, ils ont accepté de livrer leur témoignage: les soucis financiers, la mise sous tutelle humiliante, les démarches, l'attente, mais aussi le regard des autres qui estiment par principe qu'il n'y a que des fainéants et des abuseurs de l'aide sociale.

Dans son projet, Ghislaine Heger a voulu aller au-delà des tabous, des idées reçues: «Les bénéficiaires ne sont pas que des étrangers ou des profiteurs roulant en grosse voiture. Quand on plonge au coeur d'un parcours de vie, la réalité est beaucoup plus complexe», relève-t-elle.

Récits de vie

L'exposition qui a tourné dans plusieurs villes suisses est ouverte tous les jours jusqu'au mois de novembre, puis à nouveau l'année prochaine. L'entrée est gratuite.

Un ouvrage l'accompagne l'exposition. Outre des portraits photographiques, il propose des récits de vie ainsi que le point de vue de personnalités romandes sur l'aide sociale.

www.itinerairesentrecoupes.ch

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