Enquête ouverte Des vitraux de la cathédrale de Rouen retrouvés aux Etats-Unis

ATS

27.1.2024 - 05:53

Une enquête a été ouverte contre X concernant six vitraux exposés dans des musées aux Etats-Unis. Ils auraient été volés dans la cathédrale de Rouen, dans le nord de la France, au début du XXe siècle, a-t-on appris auprès du parquet vendredi.

Les six pièces exposées aux Etats-Unis font partie du vitrail des "Sept Dormants d'Éphèse" de la cathédrale de Rouen et ont été dérobées entre 1911 et 1931 (archives).
Les six pièces exposées aux Etats-Unis font partie du vitrail des "Sept Dormants d'Éphèse" de la cathédrale de Rouen et ont été dérobées entre 1911 et 1931 (archives).
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Keystone-SDA

«L'enquête a été ouverte pour recel de vol de bien culturel/cultuel relevant du domaine public mobilier», a déclaré le procureur de Rouen. Il s'agit de six pièces du vitrail des «Sept Dormants d'Éphèse», dérobées entre 1911 et 1931, et actuellement exposées au Glencairn Museum de Bryn Athyn (Pennsylvanie), au Worcester Art Museum (Massachusetts) et au Metropolitan Museum of Art (New York).

Une plainte contre les trois musées a été déposée par l'association «Lumière sur le patrimoine», qui oeuvre pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels. L'association s'appuie sur un article de 1972 dans le Bulletin de la société nationale des antiquaires de France, dans lequel l'archéologue et historien de l'art rouennais Jean Lafond dénonce un vol de vitraux dans la cathédrale de Rouen.

Remplacés par des pierres

Jean Lafond y explique qu'en 1911, inquiet des nombreux vols de vitraux, il a décidé de dresser l'inventaire de pièces «remarquables du XIIIe au XVIe siècles» restant dans la cathédrale. Il en fait alors placer «dans des caisses et conserver à l'agence des travaux». «Je pensais avoir sauvé» les vitraux, écrit l'archéologue, «mais lorsqu'on ouvrit les caisses en 1931, on n'y trouva guère que [...] des pierres».

Le «stratagème» pour simuler des caisses toujours aussi lourdes de leur trésor a parfaitement fonctionné pendant 20 ans. Le président de «Lumière sur le patrimoine» a jugé que la non-restitution de ces oeuvres «est un scandale, alors qu'il n'y a aucun doute sur leur provenance».

«Ces vitraux, les plus anciens de la cathédrale de Rouen, appartiennent à l'Etat depuis un décret de 1789 qui nationalise les biens de l'Eglise. C'est un bien commun», a-t-il ajouté.

Les vitraux volés datent du XIIIe siècle, «ce qui est absolument rarissime en France, y compris dans les musées, en terme de patrimoine national c'est un trésor exceptionnel», a précisé le responsable.