Un co-accusé penaud Deux trafiquants de drogue de Moudon devant la justice

ss, ats

4.10.2021 - 12:35

Le Tribunal d'arrondissement de la Broye et du Nord vaudois se penche depuis lundi à Yverdon sur le cas de deux trafiquants de drogue originaires de Moudon. L'un des prévenus est aussi accusé d'avoir blessé au couteau son ex-compagne.

Deux trafiquants de drogue de Moudon passent devant la justice depuis lundi à Yverdon (photo d'illustration).
Deux trafiquants de drogue de Moudon passent devant la justice depuis lundi à Yverdon (photo d'illustration).
ATS

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Le premier accusé est un Suisse de 43 ans, naturopathe de profession et domicilié à Moudon. Il est détenu à la prison de Champ-Dollon, car il est aussi accusé de lésions corporelles simples qualifiées, injure, menaces et tentative de contrainte sur son ancienne amie, présente lundi à l'audience. Le second trafiquant est également originaire de Moudon. Ce rentier AI de 68 ans comparaît libre.

La justice reproche au duo de s'être adonné à un trafic portant sur au moins 36 kg de cocaïne brute, 38 kg de marijuana, 245 g de haschich, 83 g de MDMA et 2000 pièces d'ecstasy. Ces drogues ont été, pour la majeure partie, importées d'Espagne et revendues à une multitude de clients en Suisse.

Les deux hommes sont principalement prévenus d'infraction grave à la Loi fédérale sur les stupéfiants et d'infraction à la Loi fédérale sur les armes.

Accident ou agression ?

Le plus jeune des deux accusés est aussi jugé pour avoir blessé au couteau le bras gauche de son ancienne compagne sur 10 cm de long et 2 cm de profondeur. Cette blessure avait nécessité 16 points de suture.

Il a dit avoir coupé malencontreusement le bras de sa victime, en essayant de se protéger d'un coup de triangle de panne qu'elle tentait de lui asséner. Ce consommateur régulier de drogues avance que lors de cette rencontre, il était muni d'un couteau car il taillait des petits bouts de bois «pour se donner une contenance». Il parle d'un accident, dit regretter et s'excuse.

Sa victime a dénoncé un acte intentionnel. Elle a affirmé que son agresseur était cagoulé au moment de l'altercation, ce que ce dernier nie. Les deux amants se fréquentaient régulièrement depuis des mois et, en ces occasions, consommaient souvent de la cocaïne. Leur dispute concernait des affaires que la femme souhaitait récupérer auprès de son ancien partenaire.

Une amie du couple est venue souligner à la barre «la peur et l'angoisse de représailles» dans laquelle la victime s'est barricadée depuis les évènements. Concernant le prévenu, dont elle confesse désormais avoir peur, elle a souligné: «Il vivait chichement et ne me donnait pas du tout l'impression d'être Pablo Escobar».

L'accusé a consenti à verser 5000 francs de tort moral alors que l'avocat demandait 1000 de plus. «Je suis désolé. Je t'aimais», a-t-il lancé à son ancienne compagne.

Un co-accusé penaud

Quant au co-accusé, il a raconté avoir été recruté par son ami pour transporter de la marijuana depuis l'Espagne, notamment dans des valises à double fond. Ce dernier lui aurait affirmé: «Tu passeras inaperçu car tu es âgé !».

Le sexagénaire s'est expliqué, penaud: «J'étais au fond du trou suite au décès de mon fils ainé. Je n'ai pas pensé aux conséquences. J'ai été naïf.» Il a ajouté avoir «voulu rendre service par amitié et sans se faire payer.» Lui aussi consommait de la drogue et voyait que les acheteurs se succédaient chez son ami. «J'ai été utilisé dans cette affaire qui me dépasse», a-t-il estimé.

«Je n'ai tué personne au contraire même. Les produits cannabiques, ça peut même aider pour certaines pathologies», a lancé le principal accusé. Il a nié cependant avoir trafiqué de l'ecstasy et avancé que les trois quarts de la marijuana qu'on lui reproche d'avoir trafiqué n'étaient en réalité que du simple CBD.