Pays-BasDeux Ukrainiens libérés aux Pays-Bas pour défendre leur pays
ATS
21.3.2022 - 20:58
La détention aux Pays-Bas de deux Ukrainiens soupçonnés de trafic d'êtres humains a été suspendue vendredi dernier en raison de la guerre en Ukraine et de l'appel du gouvernement ukrainien à défendre le pays, des «circonstances extraordinaires, graves», selon une décision du tribunal de Zélande et du Brabant occidental (ouest).
21.03.2022, 20:58
ATS
Les deux hommes, respectivement âgés de 29 et 27 ans et originaires de la ville de Loutsk (nord-ouest de l'Ukraine), sont soupçonnés d'avoir aidé onze Albanais qui tentaient d'atteindre l'Angleterre par bateau, a indiqué le parquet lundi à l'AFP.
Leur détention a été suspendue en raison de «la situation de guerre en Ukraine, de l'appel lancé par le gouvernement ukrainien à ses habitants pour qu'ils défendent le pays», du souhait des accusés de répondre à cet appel et de leur intérêt à être auprès de leur famille, a expliqué le tribunal.
Ces circonstances sont «extraordinaires» et «graves», selon le tribunal, qui estime de plus que l'intérêt des suspects à être libérés «l'emporte sur l'intérêt social servi par le maintien en détention provisoire».
Une première
«A notre connaissance, cela ne s'est jamais produit auparavant aux Pays-Bas», a déclaré une porte-parole du tribunal à l'AFP. La suspension n'a pas été limitée dans le temps, a-t-elle précisé, et les suspects ne devront pas être présents à leur procès. Mais des conditions à leur libération ont été définies.
«S'ils écopent d'une peine de prison, ils devront finalement purger cette peine», a expliqué la porte-parole. Les faits reprochés aux deux hommes, arrêtés en septembre 2021, sont passibles de douze ans de prison.
«Mais l'exécution d'un verdict est une autre histoire», a déclaré l'avocat Ruud Michielsen, qui défend le suspect âgé de 29 ans. «Il sera difficile dans un cas de guerre où le gouvernement dit qu'aucun homme ne peut aller hors du pays, si une peine est prononcée, qu'une personne puisse la purger en Hollande», a-t-il indiqué auprès de l'AFP.
M. Michielsen estime qu'un verdict devrait être prononcé d'ici six semaines. Il n'a pas été en mesure d'indiquer où se trouvait son client lundi.