New York Donald Trump quitte brutalement son procès en diffamation

ATS

26.1.2024 - 22:16

L'ex-président américain Donald Trump a brutalement quitté vendredi le procès en diffamation que lui intente à New York l'écrivaine E. Jean Carroll, sur fond d'accusations de viol dans les années 1990.

Dans ce croquis de salle d'audience, vendredi 26 janvier 2024, Donald Trump, à gauche, est suivi par son avocat Boris Epshteyn, alors qu'il sort de la salle d'audience fédérale, à New York. (Elizabeth Williams via AP)
Dans ce croquis de salle d'audience, vendredi 26 janvier 2024, Donald Trump, à gauche, est suivi par son avocat Boris Epshteyn, alors qu'il sort de la salle d'audience fédérale, à New York. (Elizabeth Williams via AP)
KEYSTONE

Keystone-SDA

Alors que les avocats des deux parties commençaient leurs plaidoiries finales, le tempétueux homme d'affaires s'est soudainement levé de sa chaise et a bondi hors de la salle d'audience du tribunal fédéral civil de Manhattan, selon un journaliste de l'AFP.

Il est resté toutefois dans l'enceinte du palais de justice.

Le juge Lewis Kaplan n'a pu que constater que «M. Trump vient de se lever et est sorti de la salle».

L'avocate de la plaignante E. Jean Carroll, Roberta Kaplan, (sans lien de parenté avec le juge), venait de dire que l'ancien président avait «continué durant tout le procès à diffamer» sa cliente.

«FAUSSE histoire à la Lewinsky»

En fin de matinée, M. Trump avait posté une vingtaine de messages sur sa plateforme Truth Social accusant une nouvelle fois Mme Carroll d'avoir monté «une FAUSSE histoire à la Monica Lewinsky» – du nom du scandale de la stagiaire de la Maison Blanche qui avait failli emporter le président Bill Clinton à la fin des années 1990 – et de «chercher à EXTORQUER» de l'argent.

Grand favori des primaires républicaines et très probable adversaire de Joe Biden à la présidentielle de novembre, Donald Trump a ajouté sur Truth Social ses dénigrements politiques habituels: «Joe Biden le corrumpu et la crapule» orchestrerait «une «chasse aux sorcières contre son opposant politique, gérée et dirigée par les démocrates de la gauche radicale».

Le procès commencé le 16 janvier s'achève par les dernières plaidoiries des avocats, mais rien ne dit que le jury rendra sa décision dans la foulée.

Il devra déterminer si M. Trump, 77 ans, est responsable de diffamation contre Mme Carroll, 80 ans, qui réclame au moins dix millions de dollars de dédommagements pour préjudice moral et professionnel.

E. Jean Carroll est une ancienne chroniqueuse de l'édition américaine du magazine Elle qui a accusé Donald Trump de viol en 1996 dans une cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais.

«Quelque chose comme faux»

En mai dernier, le même tribunal, saisi par une autre plainte de Mme Carroll, avait condamné au civil le magnat à cinq millions de dollars de dédommagements pour agression sexuelle il y a 28 ans et des propos diffamatoires contre elle en 2022.

Jeudi, l'ex-président s'est brièvement défendu au procès mais sa liberté de parole était strictement limitée par le juge pour éviter tout dérapage verbal.

Il a simplement indiqué par un «oui» qu'il avait tenu les propos visés par une première plainte en 2019 contre des accusations de viol que venait de lancer, pour la première fois publiquement, E. Jean Carroll dans un livre.

«Elle a dit quelque chose que j'ai considéré comme faux», a dit M. Trump.

Mais encore mercredi soir, il avait lancé sur Truth Social 37 attaques écrites contre Mme Carroll qu'il continue de dénigrer et d'insulter en la traitant de «tarée», à l'«histoire bidon», qu'il n'a «jamais vue de (sa) vie». «Elle est malade», avait-il répété durant la procédure.

Le juge Kaplan, qui avait présidé le premier procès en mai 2023, a ordonné que ce second ne porte que sur les propos de Donald Trump et pas sur les accusations de viol de la plaignante.

En comptant cette affaire, M. Trump est visé cette année par six procès pénaux ou civils.